À la faveur du vote du budget, une belle bagarre a opposé le maire de Lunel-Viel Fabrice Fenoy (ex-vice président chargé des déchets) et le président par intérim Jérôme Boisson.
Lors du conseil d’Agglo de septembre, l’approbation du nouveau marché de la collecte des déchets, confié jusqu’au 31 décembre 2031 à la société Méditerranéenne de nettoiement (Ex-Nicollin) pour 31,1 M€ (800 000 € de plus par an par rapport à l’ancien contrat), avait déjà fait l’objet de belles passes d’armes entre le maire de Lunel-Viel Fabrice Fenoy, fraîchement dépourvu de sa vice-présidence aux déchets, et le président Pierre Soujol.
800 000 € d’augmentation qui font débat
Ce n’était qu’un menu hors d’œuvre par rapport aux échanges entre le maire de Lunel-Viel et l’exécutif de Lunel Agglo, ce jeudi soir, à l’occasion de l’examen du budget 2025 de l’intercommunalité (lire ci-après). Fabrice Fenoy s’est d’abord adressé à Denis Devriendt, vice-président délégué aux finances. Il a questionné l’élu sur les 800 000 € d’inflation. « Pourquoi n’apparaissaient-ils pas dans le détail justifiant la dégradation de 900 000 € de l’autofinancement de l’intercommunalité présenté dans le rapport d’orientation budgétaire de janvier. Vous rendez responsable l’État pour 2/3 et le passage en Agglo pour 1/3 et dissimulez la principale dépense qui représente 92 % de la dégradation. »
Une polémique avant tout selon Devriendt
Mais le vice-président a réfuté l’analyse de Fabrice Fenoy, désormais considéré comme opposant et placé comme tel dans la configuration de l’assemblée. « Vous cherchez à créer une polémique autour d’un chiffre alors que, dans le rapport, nous faisons une synthèse des nouvelles dépenses, dont les 800 000 €, et des nouvelles recettes et le résultat, qui ne vous plaît pas, représente 1/3 de la dégradation », a expliqué l’élu.
« Des camions qui ramassent du vide »
Mais la justification n’a pas calmé Fabrice Fenoy. Ce dernier a ensuite contesté les raisons mises en avant par l’Agglo pour expliquer l’augmentation du marché. « Vous ciblez la collecte des biodéchets alors que sur sept ans, elle représente 1,15 % de ce marché. » Au contraire, le Lunelviellois a mis en cause le maintien des tournées de collecte des déchets ménagers au même niveau que l’ancien contrat. « En maintenant un passage 6 fois par semaine dans le centre de Marsillargues ou de Lunel, on gaspille l’argent du contribuable car les camions ramassent du vide. À Lunel-Viel, c’est une fois par semaine et le centre-ville est très propre. Cette collecte représente un coût supplémentaire de 6 M€ sur sept ans. »
Une négociation achevée trop tôt ?
Ce n’est pas tout, l’ex-vice président s’est ensuite attaqué au président par intérim Jérôme Boisson. Il l’a harcelé sur la négociation qui a précédé le choix du nouveau prestataire du marché de collecte. « Lors du concours, ona eu une première offre, puis on devait passer à la négociation. Pourquoi t’es tu opposé à cette négociation ? », a-t-il répété maintes fois Fabrice Fenoy.
La réplique de Jérôme Boisson
Mais, face à ces attaques, que Jérôme Boisson a qualifiées, avant tout, de « personnelles », le président n’est pas resté inerte. Il a contre-attaqué en indiquant sur la négociation, « le président de l’Agglo était d’accord. On a négocié deux fois, ensuite c’est un choix politique. » Puis, il a renvoyé la balle au Lunelviellois en l’interrogeant : « As-tu, oui ou non, voté en faveur de ce marché plus cher de 800 000 € ? Peux-tu démentir que tu fasses du lobbying auprès du préfet pour tenter de faire reconnaître un délit d’initiés ? » Après de longues invectives, Fabrice Fenoy a convenu « n’avoir jamais contesté le vainqueur » mais il a maintenu que la négociation aurait dû aller plus loin. Quant à la question du lobbying, il a confirmé « avoir informé le préfet. »
Un budget 2025 qui sera ajusté
Le budget 2025 de l’agglomération (44,4 M€) a été approuvé à la majorité
. Un budget qui sera réajusté pour intégrer l’impact de la Loi de finances qui vient tout juste d’être voté au Parlement. Pour autant, Denis Devriendt a confirmé les tendances du rapport d’orientation budgétaire, à savoir un retour à un niveau d’autofinancement à 2 M€, conforme au niveau des années 2016 à 2020, a précisé l’élu. Il est marqué par une hausse des charges de personnel en lien avec l’arrivée de nouvelles compétences, un emprunt de 5 M€ pour financer la réalisation du complexe aquatique et un investissement global de 8,8 M€ hors restes à réaliser.Les deux élus RN ont voté contre, les 2 élus Bien vivre à Lunel et deux des trois élus de Lunel-Viel (dont Fabrice Fenoy) se sont abstenus.
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