Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, est visé par une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts, à la suite d’un signalement de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) en juillet 2021, a indiqué une source judiciaire, lundi 13 janvier.
Cette enquête, ouverte également pour recel de ces deux infractions par le parquet national financier (PNF), porte sur les postes occupés par M. Tabarot au sein du groupement d’intérêt public (GIP) touristique et culturel puis à la communication pour la commune du Cannet (Alpes-Maritimes) entre 2018 et 2020, ville dirigée à l’époque par sa sœur, la députée LR Michèle Tabarot.
« Sa boussole est le moins-disant social »
Vice-président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) chargé des transports, de l’intermodalité et de la sécurité entre de 2015 et 2021, Philippe Tabarot s’est illustré en cédant la ligne TER entre Marseille et Nice au groupe Transdev. Au Sénat, où l’élu des Alpes-Maritimes (depuis 2020) fut le rapporteur d’une proposition de loi (PPL), adoptée en avril 2024 à la Chambre haute : l’interdiction des débrayages aux heures de pointe trente jours (comme vacances scolaires ou jours fériés) par an.
« Philippe Tabarot considère que les problèmes des transports sont liés aux grèves. Sa boussole est le moins-disant social, avec l’idée de mettre constamment sous pression les agents », déplore le sénateur communiste Pierre Barros, qui l’a affronté. Le secrétaire général de la CGT cheminots, Thierry Nier, acquiesce : « Lors d’une réunion avec les syndicats, il nous a assuré que les grèves avaient un impact dans la régénération du réseau ferroviaire. »
À l’époque, cette PPL avait été vilipendée par l’ex-ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete, qui prévenait de « problèmes de constitutionnalité » de cette proposition de loi. « Je n’ai pas changé d’avis », persistait le 1er janvier Philippe Tabarot, qui peut désormais impulser la répression du mouvement social dans les transports.
Aux côtés de celles et ceux qui luttent !
L’urgence sociale, c’est chaque jour la priorité de l’Humanité.
En exposant la violence patronale.
En montrant ce que vivent celles et ceux qui travaillent et ceux qui aspirent à le faire.
En donnant des clés de compréhension et des outils aux salarié.es pour se défendre contre les politiques ultralibérales qui dégradent leur qualité de vie.
Vous connaissez d’autres médias qui font ça ? Soutenez-nous !Je veux en savoir plus.