L’annonce a fait, dans la soirée du mercredi 27 novembre, l’effet d’une bombe. L’équipementier automobile Valeo s’apprête à supprimer 868 postes en France, fragilisant davantage une filiale tricolore déjà rongée par la désindustrialisation et les plans de licenciements en cascade. Pour faire face à ces difficultés, le gouvernement propose… de revoir à la baisse le budget destiné au bonus écologique 2025.
À quelques jours de la publication d’un décret entérinant « les dispositifs de soutien à l’électrification des véhicules », censé maintenir, voire lancer une demande encore trop timide sur ce type de voiture, l’exécutif sort les rames. Lors d’une conférence de presse donnée ce jeudi 28 novembre, les ministères de l’Économie, de l’Énergie, de l’Industrie, et des Transport ont tenté de rassurer le secteur : « Le gouvernement fait un choix fort, maintenir un soutien significatif pour soutenir l’achat, malgré un contexte budgétaire extrêmement contraint ».
Tour de passe-passe
Tandis que dans le précédent budget, la somme destinée à financer ces mesures s’élevait à 1,5 milliard d’euros, elle passera l’année prochaine à 700 millions, soit deux fois moins. Cette tranche sera presque exclusivement dédiée au bonus écologique dont les termes seront moins attractifs.
Le montant maximum sera de 4 000 euros pour les ménages les moins aisés, contre 7 000 en 2024. Les classes moyennes pourront prétendre à une aide de 3 000 euros, et la dernière frange pourra bénéficier de 2000 euros. « Le nouveau bonus entrera en vigueur au lendemain de la publication du décret, mais une tolérance pour les véhicules commandés et non livrés sera accordée jusqu’à mi-février », précise l’exécutif.
Pour « maximiser le soutien à l’électrification », l’exécutif a tout de même tenté un tour de passe-passe en « mobilisant des financements extrabudgétaires » pour d’autres dispositifs. Le cabinet du ministre de l’Économie a, en effet, exclu de l’enveloppe budgétaire les aides à l’achat de véhicules utilitaires légers, ainsi que le leasing social, qui sera bel et bien « renouvelé en 2025 au vu de son succès ». Les critères pourraient être durcis mais les contours ne sont, pour l’heure, pas arrêtés.
Ces deux aides seront désormais abondées par les Certificats d’économie d’énergie (CEE), payés par les fournisseurs d’énergie eux-mêmes à l’instar des travaux de rénovation pour les logements. Un obscur mode de financement, au cœur d’une tempête après de très nombreux signalements de fraudes. Quant à la prime à la conversion, elle a été purement et simplement supprimée.
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