S’il se targue de lutter contre l’inflation sans que les effets ne s’en fassent sentir au quotidien, le gouvernement pourrait, en revanche, devenir le champion incontesté des mauvaises nouvelles pour le portefeuille des Français. Après la affirmation par Bruno Le Maire de la hausse des tarifs de l’électricité le 1er février, « les nouveaux montants des franchises et des participations forfaitaires devraient entrer en vigueur » fin mars pour les médicaments, les actes paramédicaux et les transports sanitaires, « d’ici début juin » pour les consultations et les analyses de biologie médicale, ont indiqué les ministères de l’Économie, du Travail et de la Santé.
Une mesure gardée au chaud depuis des mois par l’exécutif, comme l’avait confirmé l’été dernier le ministre des Comptes publics Thomas Cazenave : « La piste à l’étude est d’augmenter de 50 centimes » la franchise actuelle qui s’applique sur les boîtes de médicaments ainsi que sur les actes paramédicaux (kiné, soins infirmiers…), mais aussi sur les transports sanitaires (franchise de 2 euros).
Double peine
Si le gouvernement avait finalement renoncé, cet automne, à l’inscrire dans le projet de loi de Financement de la Sécurité sociale, cette fois les franchises seront bel et bien doublées à 1 euro sur les boîtes de médicaments et les actes paramédicaux, à 4 euros pour les transports sanitaires. Les participations forfaitaires, elles, passeront à 2 euros pour les actes et consultations des médecins, les examens et les analyses de biologie médicale.
Il s’agit pour l’exécutif d’effectuer un nouveau transfert des coûts sur les assurés sociaux avec cette disposition qui, selon ses estimations, représenteraient 800 thousands and thousands d’euros « d’économie ». « La médecine, le soin, les médicaments, ça ne coûte pas rien », avait justifié Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse du 16 janvier, ajoutant que le système de safety sociale « prend déjà beaucoup en cost, quasiment tout ». Le président de la République préfère bafouer le principe fondateur de la sécurité sociale – « chacun contribue en fonction de ses moyens et reçoit en fonction de ses besoins » – en allant piocher dans la poche des Français plutôt que de remettre en trigger les exonérations de cotisations patronales (à l’instar des 20 milliards annuels du CICE) pour financer notre safety sociale.
Pour la CGT, la mesure, présentée comme indolore par le chef de l’État, est pourtant loin d’être anodine. « Ce sont, en premier, les salarié·es les plus fragiles qui se retrouveront, encore une fois, les victimes de telles modifications en devant s’acquitter d’une nouvelle dépense », avait souligné la confédération syndicale dans un communiqué.
La fédération d’associations de sufferers France Assos Santé et le principal syndicat de médecins généralistes, MG France, ont également critiqué ces décisions, automotive ils redoutent en particulier leur effet sur les personnes les plus précaires. Selon le président de France Assos Santé, interrogé sur franceinfo, « ce n’est pas comme ça qu’on va responsabiliser les sufferers et les personnes qui ont besoin de soins ». Décrivant cette mesure comme une « double peine : être malade et payer deux fois plus », l’affiliation dénonce un nouveau « coup de canif ».