Ayant fait de la lutte contre le narcotrafic dans son pays le Salvador un enjeu majeur, le président Nayib Bukele a réagi aux propos de l’ancien président François Hollande sur la légalisation du cannabis. Surnommé le “dictateur cool” et ultra-présent sur les réseaux sociaux, il dit aujourd’hui avoir fait du Salvador “le pays le plus sûr du monde”, notamment face au narcotrafic et à la guerre des gangs.
Invité de BFMTV ce lundi 4 novembre, l’ancien président désormais député François Hollande a réagi aux propos de Karl Olive sur le trafic de stupéfiant. Karl Olive disait vouloir envoyer l’armée dans les quartiers sensibles pour provoquer “un véritable électrochoc dans le pays”.
“Ce n’est pas l’armée qu’il faut envoyer dans les quartiers. On envoie des policiers et des CRS. à nous de faire en sortie qu’ils soient plus nombreux et mieux équipés et mieux encadrés” expliquait l’ancien président lors du débat. Il poursuit “la proposition de légaliser le cannabis n’entraînerait en aucune façon une baisse du trafic”.
“Retirer les criminels des rues”
Une déclaration qui a fait réagir Nayib Bukele, président du Salvador, petit pays d’Amérique Latine. Sur son compte Twitter il a répondu, en français, à François Hollande : “cela déplace seulement la ligne rouge. Les personnes qui commettent des crimes commenceront à exploiter ce qui se trouve au-delà de la ligne rouge, et la société se retrouvera alors avec deux problèmes : l’usage massif de ce qui vient d’être légalisé et l’augmentation de l’usage de ce qui reste proche de la ligne rouge.”
Non, légaliser un crime ne réduit pas la criminalité ; cela déplace seulement la ligne rouge. Les personnes qui commettent des crimes commenceront à exploiter ce qui se trouve au-delà de la ligne rouge, et la société se retrouvera alors avec deux problèmes : l’usage massif de ce… https://t.co/yIJOzPVrcV
– Nayib Bukele (@naibbukele) 4 novembre 2024
Le Salvador, autrefois réputé comme étant un haut lieu de la criminalité et du narcotrafic, a entamé sous la présidence de Bukele une vague massive de répression des gangs. Lorsqu’un internaute lui réponds “la place de ce roi n’est pas au Salvador mais ici” avec une photo de l’Élysée, Bukele réponds alors avec beaucoup d’humour “il faudra d’abord annexer le Salvador, comme vous l’avez fait avec la Corse”.
75 000 personnes, soit 8 % de la population masculine entre 15 et 30 ans, ont été emprisonnées sans accès à un avocat ni aux éléments de leur dossier. Ce qui provoque également l’indignation d’ONG ou de personnes se plaignant d’injustice. Il disait au magazine Time avoir “mis sous les verrous 85 % des membres de gang”.