Sur un total de 7 000 agents, 500 postes vont être supprimés en Haute-Garonne. « Nous l’avons appris par messagerie, comme tous les agents de la collectivité, sans concertation », assure Raphaël Crouset, délégué CGT, jeudi 28 novembre, au média franceinfo.
De son côté, le Conseil Départemental de la Haute-Garonne, présidé par le socialiste Sébastien Vincini, justifie sa décision, sur fond d’austérité imposée par le gouvernement, par le besoin de réaliser des économies du fait d’un « effondrement du marché de l’immobilier », des « dépenses liées aux missions de solidarité » et de « la forte pression démographique du territoire », dans un message électronique envoyé, ce vendredi 29 novembre à l’Humanité. La collectivité précise devoir « parvenir à réaliser un effort total de 160 millions d’euros lors du vote du Budget Primitif 2025 ».
Ces suppressions de poste concerneront, selon elle, « le non-remplacement de départs à la retraite et des départs volontaires » auxquels s’ajouteront les non-remplacements « d’agents en remplacement temporaire et de renfort », à l’exception de certains postes.
Une manifestation de 2000 agents à Toulouse
Mais derrière les chiffres, des contractuels qui travaillaient pour la fonction publique vont être privés de leur gagne-pain. « On était tous sidérés, même à l’échelle de ma supérieure, elle aussi n’en savait rien », a témoigné, auprès de franceinfo, Léo Bert-Cuillet, un agent technique de 24 ans qui enchaîne les CDD depuis un an et demi.
Cette suppression de 500 postes a déclenché la colère d’au moins 2 000 agents du conseil départemental de Haute-Garonne, qui ont manifesté, mardi 26 novembre, à Toulouse pour protester contre les coupes budgétaires annoncées par la collectivité, a-t-on appris de la préfecture et des syndicats.
À cette occasion, Raphaël Croset, après avoir été reçu par Sébastien Vincini, a expliqué, qu’il « demandait juste la suspension des annonces faites sur l’arrêt des 500 postes dans l’idée d’attendre le vote du projet de loi de finances 2025 qui doit passer au Sénat et à l’Assemblée et de voir où on en est ».
5 milliards de coupes budgétaires imposées aux collectivités territoriales
« On lui demande d’attendre », a ajouté Raphaël Croset, « mais il nous a expliqué qu’il ne changeait rien au vu du contexte économique national ». « L’assemblée départementale se réunit le 10 pour entériner les mesures », a poursuivi le militant, indiquant que l’intersyndicale pourrait de nouveau se mobiliser. Le département précise de son côté avoir rencontré à plusieurs reprises les représentants syndicaux, et indique que « le dialogue social se poursuit ».
À la mi-novembre, Michel Barnier avait dû promettre de « réduire très significativement l’effort » de 5 milliards de coupes imposé aux collectivités territoriales par le budget 2025. En effet, la colère des représentants des départements de France, réunis pour leurs Assises dans le Maine-et-Loire, l’avait mis au pied du mur.
Un rapport de la Cour des comptes publié en juillet dernier, qui pointait une perte 4,3 milliards d’euros de l’épargne brute des départements, avait sonné l’alerte. En effet, ils sont, parmi les autres collectivités territoriales, ceux qui font face à la plus forte dégradation de leurs finances.
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