« La Ferme des Bertrand » de Gilles Perret est une pièce uncommon dans le cinéma français : l’histoire de la réussite rurale de trois générations d’une famille de producteurs laitiers. Sa publication la semaine prochaine a acquis une résonance accrue alors que les agriculteurs de toute la France se mobilisent pour protester contre les taxes, les coûts et les réglementations qui, selon eux, tuent leurs moyens de subsistance.
Le type des agriculteurs français est un thème très fréquenté du cinéma français, se concentrant généralement sur les entreprises familiales en difficulté que la vie moderne a laissées de côté.
Dans sa trilogie phare « Profils paysans », Raymond Depardon swimsuit des agriculteurs et des bergers octogénaires qui gagnent leur vie dans des régions reculées et minées par l’exode rural. D’autres ont enquêté sur les dégâts causés par l’agriculture intensive et l’industrie agrochimique, avec leurs moyens de subsistance détruits et leurs exploitations familiales poussées à la faillite.
Les agriculteurs français sont désormais moins d’un demi-million, soit une fraction de leur nombre whole d’après-guerre. Mais leur monde en déclin occupe toujours une place démesurée dans la psyché nationale, imprégnée de nostalgie du passé rural de la France et teintée de culpabilité face aux difficultés vécues par tant de personnes.
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“La Ferme des Bertrand”, qui type la semaine prochaine dans les salles françaises, raconte une autre histoire : celle de la transition réussie d’une ferme laitière vers la modernité sous trois générations d’une même famille.
Son objectif n’est pas de minimiser ou d’ignorer le fight des autres, explique Perret, qui a écrit le movie avec sa compagne Marion Richoux, mais de mettre en valeur une agriculture à la fois viable et enticing, profondément respectueuse de l’environnement.
Succès économique, échec humain
Au début du movie, nous rencontrons un trio de frères torse nu brisant des pierres avec des lots pour construire les fondations de leur future salle de traite. Leurs corps minces et musclés suggèrent une vie austère faite de labeur et de frugalité éreintants.
Les pictures en noir et blanc sont tirées d’un documentaire de 1972 tourné par la chaîne nationale française dans le hameau alpin où a grandi Perret, à quelques pas de la ferme laitière des frères Bertrand.
Vingt-cinq ans plus tard, Perret emprunte une caméra pour filmer le même trio alors qu’ils s’apprêtent à transmettre la ferme à leur neveu et à sa femme. Il reprend le tournage un quart de siècle plus tard, avec une troisième génération de Bertrand désormais aux commandes, avant de fusionner les trois époques dans une chronique fascinante d’un demi-siècle de résilience et d’adaptation rurales.
Lorsqu’ils passent le relais en 1997, les trois frères laissent derrière eux une entreprise saine mais à un prix élevé : tous trois sont restés célibataires, mettant de côté leurs aspirations personnelles de rester attachés à leurs terres et à leur bétail tout au lengthy d’une vie de sacrifices personnels.
Comme le dit André, le moustachu, personnage phare du movie, dans une réflexion qui donne à réfléchir, leur histoire est celle d’une « réussite économique et d’un échec humain ».
Il faut une troisième génération de la famille Bertrand pour enfin trouver un équilibre plus sain entre travail et vie de famille, aidée par une gamme impressionnante de machines qui ont changé la nature de leur travail au level de la rendre méconnaissable.
« Les jeunes ne font presque plus de travaux manuels de nos jours », marmonne André, penché sur son bâton, toujours en activité dans les dernières pictures du movie. “Mais ils connaissent certainement une selected ou deux sur les machines.”
Une bulle protégée
André et ses frères fournissent bon nombre des scènes les plus attachantes du movie, qu’il s’agisse de manier habilement une faucille, de masser un poulet ou d’appeler chacune de leurs cent vaches par leur nom.
Mais le movie de Perret ne s’abandonne pas à la nostalgie d’une époque révolue. Il s’ouvre sur un plan d’une machine à traire toute neuve, que la retraitée Hélène, concern de la deuxième génération de la famille Bertrand, présente en plaisantant comme sa « remplaçante », qui rendra le travail de son fils moins fatigant et moins répétitif.
Il s’agit de provoquer le spectateur, explique Perret, en introduisant une agriculture en part avec la société et les évolutions technologiques qui façonnent notre monde.
« Dans de nombreux autres secteurs, la mécanisation a entraîné des pertes d’emplois et une détérioration des circumstances de travail », dit-il. “Dans ce cas, il semble que les robots peuvent être d’une grande aide pour les humains, en prenant en cost certaines des tâches les plus épuisantes d’un métier qui nécessite une présence 24 heures sur 24, 365 jours par an.”
Malgré tous les discours sur le succès, le movie ne cache pas le bilan physique des Bertrand. Les deux frères d’André sont décédés quelques semaines seulement après avoir pris leur retraite. Leur neveu n’a atteint que 50 ans, laissant Hélène avec trois enfants et une ferme à gérer.
Le fonctionnement de l’exploitation doit beaucoup à sa scenario privilégiée dans la région fromagère protégée de Haute-Savoie, patrie du reblochon.
Cette appellation signifie que leur lait est vendu deux fois plus cher que le lait des plaines ou des fermes industrielles. Ils opèrent en réalité dans une bulle, protégés des forces du marché qui laissent d’innombrables autres agriculteurs à la merci de prix volatils sur lesquels ils n’ont aucun contrôle.
Travailler avec un however
Au cours des 25 années qui se sont écoulées depuis qu’il a filmé la ferme pour la première fois, Perret a accumulé une importante œuvre sociale, s’associant parfois au journaliste devenu homme politique François Ruffin pour dénoncer les pires effets d’un capitalisme débridé. Ses movies se concentrent sur l’influence humain des transformations économiques et sociétales, mettant en lumière les espaces de résistance aux forces coercitives des économies mondialisées.
Il dit que grandir aux côtés de la famille Bertrand a contribué à façonner ses views et ses intérêts.
« Dans tous mes movies, j’ai essayé de remettre en query notre rapport au travail, le sens de ce que nous faisons, remark nous pouvons améliorer les circumstances et ce qui peut être fait pour préserver notre environnement », dit-il. « Ce sont toutes des choses qui sont au cœur de leur vie. »
Pour bénéficier du label Reblochon, l’exploitation est soumise à un cahier des prices strict qui exclut l’alimentation non naturelle des bovins et impose aux animaux de paître en alpage au minimal 150 jours par an.
« Cela ne correspond pas tout à fait à l’agriculture biologique, mais cela s’en rapproche beaucoup », explique Perret, soulignant le rôle des Bertrand dans la formation et la préservation de l’environnement vierge autour du hameau dans lequel il vit toujours – à la fois un don de la nature et un héritage de l’agriculture biologique. leur travail minutieux.
« L’argent que nous gagnons sert à vivre », dit l’un des frères au milieu du movie alors qu’il s’imprègne de la vue, se reposant sur sa fake après une journée de labeur. « La vraie satisfaction vient de garder notre nature propre et saine. »
“La Ferme des Bertrand” (89min) type dans les salles françaises mercredi 31 janvier.
Les manifestations agricoles en France
Les agriculteurs français ont bloqué des routes, des carrefours et des autoroutes pour protester contre les salaires, la faiblesse des prix alimentaires et les règles environnementales qui, selon eux, ruinent leurs moyens de subsistance, faisant écho aux manifestations qui ont lieu dans d’autres pays de l’UE.
Alors que des convois de tracteurs avancent sur Paris et menacent de bloquer la capitale, le nouveau Premier ministre français Gabriel Attal a annoncé vendredi des concessions clés, notamment la fin de la hausse des prix du carburant et la simplification de la réglementation.
Mais le principal syndicat agricole, la FNSEA, a qualifié ces mesures d’insuffisantes, s’engageant à maintenir sa mobilisation jusqu’à ce que le gouvernement réponde à toutes ses revendications.