Le président bulgare proche de Moscou Roumen Radev a signé jeudi le décret permettant à une loi controversée contre la “propagande” LGBT + d’entrer en vigueur, ignorant une demande de veto du Conseil de l’Europe.
“Le chef de l’Etat a exprimé son avis concernant l’amendement en signant un décret pour sa publication” au Journal officiel, a indiqué la présidence dans un communiqué.
La semaine dernière, le parlement bulgare avait adopté à une large majorité une nouvelle législation copiée sur celles de la Hongrie et de la Russie qui interdit aux écoles “d’encourager” l’orientation sexuelle “non-traditionnelle” et l’identité de genre “différente de la biologique”.
Une loi qui ne fait pas l’unanimité
Le nouvel amendement avait provoqué de nombreuses protestations : 70 ONG bulgares ont demandé au chef de l’Etat d’user de son droit de véto pour empêcher sa mise en application et 6 000 personnes ont signé une pétition.
Deux manifestations ayant rassemblé chacune environ deux cents personnes avaient été organisées et un nouveau rassemblement est prévu jeudi soir à Sofia contre ce texte, jugé par ses opposants contraire au droit de l’Union européenne (UE), dont la Bulgarie est membre.
L’Europe contre cette loi
Le commissaire aux droits humains du Conseil de l’Europe s’était dit “profondément préoccupé” et avait appelé M. Radev à “ne pas signer” la loi, réclamant des autorités de ce pays des Balkans qu’elles “s’attaquent à la discrimination et à la rhétorique hostile à l’égard des personnes LGBT + , y compris à l’approche des élections”.
Il faisait allusion à la campagne électorale en cours en Bulgarie, pays qui traverse une grave crise politique et qui, trop divisé pour trouver une majorité afin de former un gouvernement stable, organise cet automne ses septièmes législatives depuis 2021.