La vidéosurveillance algorithmique (VSA), pourrait, encore une fois, faire son apparition plus tôt que prévu. Adopté en mars 2023, le projet de loi relatif aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 permet la mise en place d’un dispositif permettant, à titre expérimental jusqu’à fin 2024 de coupler la vidéosurveillance à un « traitement algorithmique » lors des « manifestations sportives, récréatives ou culturelles ». Soit l’usage de l’intelligence artificielle pour détecter des comportements suspects – dont la nature doit être définie par décret – lors de grands événements susceptibles d’être l’objet « d’actes de terrorisme ou d’atteintes graves à la sécurité ».
La Quadrature du Net, association qui promeut et défend les libertés fondamentales dans l’environnement numérique, a révélé le 20 juin que cette technique de contrôle de la population serait expérimentée à l’occasion de la fête de la musique, du jeudi 20 juin au matin jusqu’au lundi 24 juin, sans que personne ne soit mis au courant.
La Fête de la musique « instrumentalisée »
« Comme d’habitude, un évènement est instrumentalisé pour autoriser une utilisation bien plus large de la VSA », fustige la Quadrature du Net sur X (ex-Twitter). Car le problème est bien là. L’association, comme de nombreuses organisations et élus de gauche, estime que la loi votée pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris et introduisant la VSA est un cheval de Troie. Pour les promoteurs de cette technique mettant à mal la liberté individuelle et l’État de droit, l’objectif serait de légitimer un état de fait et ainsi amorcer un projet de surveillance bien plus large de l’espace public.
En plus de l’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique, la Quadrature du Net dénonce la soudaineté et le manque d’information liés à cette décision. « Comme d’habitude, les ‘garde-fous’ de la loi ne sont pas respectés », estime l’association, précisant que « l’arrêté vient d’être publié alors que l’expérimentation a commencé ce [jeudi] matin, rendant impossible tout recours juridique ».
Avant de partir, une dernière chose…
Contrairement à 90 % des médias français aujourd’hui, l’Humanité ne dépend ni de grands groupes ni de milliardaires. Cela signifie que :
nous vous apportons des informations impartiales, sans compromis. Mais aussi que
nous n’avons pas les moyens financiers dont bénéficient les autres médias.
L’information indépendante et de qualité a un coût. Payez-le.Je veux en savoir plus