de Joyce Chimbi (Nairobi)lundi 01 avril 2024Inter Press Service
NAIROBI, 01 avr (IPS) – C’est une nouvelle aube alors que l’industrie de la haute couture en Afrique entre dans une ère définie et dirigée par de jeunes créateurs de mode africains. Alors qu’ils accèdent à la scène mondiale, les jeunes créatifs mettent en valeur le continent dans toute sa majesté à travers des techniques et des motifs de tissage uniques qui combinent leur riche héritage africain avec des styles contemporains.
Le continent africain a ce qu’il faut pour devenir l’un des leaders de la mode de la prochaine génération. L’Afrique est un important producteur de matières premières : 37 pays sur 54 produisent du coton, un exportateur de textiles pour une valeur de 15,5 milliards de dollars par an et un importateur de textiles, de vêtements et de chaussures pour une valeur de 23,1 milliards de dollars par an. , selon l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
« En matière de mode, j’achète le Kenya pour construire le Kenya. Nous ne manquons pas de designs fabuleux et de haute qualité. Nous avons très bien réussi avec le Maasai Shuka, une couverture en coton épais et dur. Faire connaître au monde un vêtement traditionnellement porté par les Massaï, un de nos groupes ethniques connu pour rester fidèle à sa culture », explique Sheila Shiku, une fashionista basée à Nairobi.
Buy Kenya, Build Kenya est une stratégie gouvernementale vieille de six ans visant à libérer le potentiel du marché local. Le Kenya est en bonne compagnie, car certaines des villes africaines les plus remarquables en tant que centres de liaison pour la mode et le design ainsi que centres financiers et commerciaux sont Nairobi, Lagos, Casablanca et Abidjan.
Le tout premier rapport de l’UNESCO sur l’industrie de la mode africaine, lancé l’année dernière, a mis en lumière les tendances, les réussites et les défis auxquels est confronté ce secteur prometteur, tout en détaillant comment le secteur de la mode du continent s’avère être un moteur puissant pour le mouvement made in Africa. plaçant l’Afrique sur la carte mondiale de la mode.
La mode africaine est en plein essor. Les Fashion Weeks galvanisent les marchés et les créateurs dans 32 pays du continent, de Casablanca à Nairobi, en passant par Lagos et Dakar. La croissance du commerce électronique, qui a attiré 28 % des Africains en 2021 contre 13 % en 2017, a entraîné une augmentation du nombre de consommateurs locaux, selon le rapport intitulé Le secteur de la mode en Afrique : tendances, défis et opportunités de croissance.
Soulignant comment le secteur de la mode a créé de nouvelles opportunités pour le développement international des marques africaines, dont les exportations annuelles de textiles, d’habillement et de chaussures s’élèvent à 15,5 milliards de dollars. Pour l’Afrique, la mode est un puissant moteur de créativité, de développement économique et d’innovation, créant de nombreux emplois, notamment pour les femmes et les jeunes.
L’UNESCO tient à garantir que les recommandations formulées dans le rapport soient mises en œuvre en vue de soutenir, stimuler et accélérer la croissance du secteur de la mode en Afrique. Présentant le tout premier aperçu de l’industrie de la mode au niveau continental, le rapport présente également les perspectives d’avenir de l’industrie.
Le Made in Africa gagne du terrain, en particulier parmi les jeunes de moins de 25 ans, comme Shiku, qui représentent 50 pour cent de la population totale du continent, et parmi la classe moyenne en plein essor, qui représente déjà plus de 35 pour cent de la population totale du continent. population, ouvrant ainsi de nouveaux marchés de consommation.
« On dit que nous ne sommes pas africains parce que nous sommes nés en Afrique mais parce que l’Afrique est née en nous. Les jeunes communiquent à travers leurs choix vestimentaires et leur musique. Le seul défi auquel nous sommes confrontés est que les vêtements à la mode haut de gamme sont un peu plus chers que les mitumba (vêtements d’occasion importés au Kenya depuis les États-Unis et l’Europe) », observe Shiku.
L’Afrique connaît également une croissance très rapide dans le secteur numérique, facilitant le commerce intra-africain et l’émergence de jeunes talents. Comme en témoignent les 32 Fashion Weeks organisées chaque année, l’Afrique regorge également de talents dans les domaines de la haute couture, de l’artisanat et de l’habillement. Une augmentation de 42 pour cent de la demande de haute couture africaine est attendue au cours des 10 prochaines années.
Tout aussi important, le rapport souligne les opportunités économiques et sociales créées par le secteur, composé à 90 pour cent de petites et moyennes entreprises, dont les bénéfices profitent directement aux populations. Le secteur de la mode pourrait être un puissant tremplin pour l’égalité des sexes, à une époque où seulement 17 pour cent des 3,5 millions de producteurs de coton dans les pays africains les moins avancés sont des femmes.
L’UNESCO a organisé un événement qui a réuni divers créateurs et partenaires stratégiques du secteur de la mode pour explorer les opportunités et synergies possibles pour le développement de cette industrie dynamique en Afrique. Mais aussi pour trouver des solutions à certains des défis les plus urgents auxquels est confrontée l’industrie de la mode.
Ces défis incluent des investissements et des infrastructures insuffisants, une législation incomplète en matière de propriété intellectuelle et des coûts élevés d’approvisionnement en tissus. Par ailleurs, en Afrique et ailleurs, l’impact environnemental du secteur, l’une des plus grandes sources de pollution au monde, doit être pris en compte.
Pour construire un écosystème de mode solide et vertueux, le rapport affirme que les gouvernements et les décideurs ont besoin de données fiables et de contributions d’experts et de la société civile, soulignant ainsi la nécessité de politiques et de pratiques publiques qui protègent et soutiennent les créateurs.
Dans le même temps, il souligne l’urgence de favoriser le développement d’une mode à la fois plus durable et plus équitable, sans oublier le respect des savoir-faire et savoir-faire locaux. Pour que ce secteur reste un moteur d’innovation et de créativité, il doit également refléter la diversité culturelle, notamment ses riches traditions textiles.
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