La secrétaire d’Etat chargée des Anciens combattants et de la mémoire Patricia Mirallès sera aux côtés du chef de l’Etat ce 6 juin à l’occasion des commémorations du Débarquement. Elle insiste sur l’importance de célébrer cet anniversaire.
Ce jeudi 6 juin, la France célèbre le 80e anniversaire du Débarquement. Vous serez aux côtés du président de la République. En quoi est-ce si important de commémorer cet événement ?
D’abord, c’est la dernière commémoration décennale où ceux qui l’ont vécue dans leur chair pourront témoigner auprès de nous et de nos jeunes. Dans quelques années, ces témoignages se trouvent dans les documentaires, dans nos livres d’histoire ou dans les articles de presse. Le lien direct doit être entretenu et c’est le but de la grande collecte que le président de la République a appelée de ses vœux et que nous organisons avec Rachida Dati. C’est aussi important parce que ce sera la dernière fois où nous pourrons les honorer ainsi, avant autant de force et d’émotion. Les images des vétérans américains ou canadiens qui sont arrivés ces derniers jours, l’accueil qu’ils ont reçu par nos jeunes, est inoubliable pour eux et pour nous.
La Libération n’a pas seulement mis fin à la Seconde Guerre mondiale, elle a permis la construction européenne. N’est-ce pas un message qu’il serait temps de rappeler ?
On parle souvent de l’Europe comme un projet économique, d’union des forces européennes pour peser économiquement, commercialement, culturellement. Tout ceci est vrai, certes, mais on oublie trop souvent que le cœur du projet européen, c’est avant tout la paix ! L’Union européenne a été notre assurance vie depuis la fondation du projet européen en 1957. Nous ne devons pas l’oublier alors que la guerre est à nos portes et que l’Europe est mortelle. L’extrême-droite, c’est l’esprit de défaite, la fin de cette construction qui nous a protégée, l’alliance avec ceux qui veulent la fin de nos idées, de notre modèle.
“Pourquoi je soutiens Valérie Hayer ? Parce qu’elle est à la tête de la seule liste qui est entièrement pro-européenne”
A trois jours du scrutin européen, qu’avez-vous envie de dire aux électeurs ?
J’ai envie de leur dire : ne vous trompez pas sur deux plans. Premièrement, cette élection compte vraiment pour notre quotidien, pour notre modèle social, pour nos agriculteurs, pour notre économie, pour l’environnement. Il faut aller voter ! Elle n’a rien d’une élection où l’on voterait sans conséquence !
Deuxièmement, les candidats des extrêmes mentent à leurs électeurs. Ils se présentent à une élection européenne dont ils n’ont rien à faire, en promettant des mesures qui ne relèvent pas de la compétence européenne. Et quand ils parlent d’Europe, leur incompétence confine au mensonge. Regardez l’énergie, si on applique ce qu’ils disent, les prix augmenteront et les émissions de carbone également ! Nous serions perdants sur tous les plans.
Vous soutenez la liste conduite par Valérie Hayer, qu’est-ce qui la distingue des autres candidats ?
Parce qu’elle est à la tête de la seule liste qui est entièrement pro-européenne, qui souhaite renforcer l’élan de sa construction, renforcer notre autonomie dans tous les champs sans oublier de protéger notre modèle social comme nos agriculteurs. A droite et à l’extrême-droite, on oscille entre le Frexit et l’euro-bashing. A gauche, c’est un panaché entre des pro-européens, en apparence mais qui ne sont pas au rendez-vous des grands enjeux une fois au Parlement et ne votent pas les textes clefs, et des eurosceptiques, entre ceux qui se disent pour l’Europe et ceux qui veulent la défaire parce qu’ils ne la comprennent pas, dans le sillage de Jean-Luc Mélenchon.
“Les députés RN ont-ils ont fait changer les choses ? Non, ils n’ont rien fait depuis des années”
Au soir du 9 juin, l’extrême droite pourrait recueillir près de 40 % des voix. Les partis traditionnels n’ont-ils pas une part de responsabilité ?
La montée de l’extrême-droite n’est pas le fait d’Emmanuel Macron. J’entends la petite musique actuelle, mais c’est une lame de fonds qui dure depuis les années 1990 et que nous combattons au quotidien. Je rappelle qu’au moment de l’élection présidentielle en 2002 et 2017, ce n’est pas Emmanuel Macron qui était au pouvoir, c’était le PS. Et les Le Pen ont été au second tour.
Avec 25 députés dans le Parlement européen sortant, qu’ont-ils fait pour l’Europe et pour les Français ? Ont-ils ont fait changer les choses ? Non, ils n’ont rien fait depuis des années.
En cas de défaite de la liste de Valérie Hayer, quelles initiatives devra prendre le gouvernement ?
Nous n’en sommes pas là, rien n’est joué. Nous devons en revanche rester très vigilants au contexte politique actuel et davantage démontrer les discours mensongers des extrêmes qui font miroiter monts et merveilles, alors que le seul parti qui réforme le pays depuis 10 ans pour tendre vers le plein emploi et qui réduit les gaz à effets de serre, c’est nous !
On sait les jeunes très éloignés de la politique. Comment comptez-vous les inviter à s’engager pour la citoyenneté ?
Il faut arrêter de dire que la jeunesse ne s’intéresse pas à la politique. Nous avons une belle jeunesse en France, mais nous ne savons pas le leur dire, ni leur parler, et moi je m’y attelle. L’engagement pour la citoyenneté commence sûrement par les inviter à venir déposer une gerbe de fleurs et à chanter la marseillaise dans une cérémonie. La mémoire nationale est une belle porte d’entrée vers la citoyenneté.
Propos recueillis par Olivier Biscaye