L’ancien chef de l’État, définitivement condamné dans l’affaire dite des écoutes, s’est exprimé ce samedi sur son compte X. Il dénonce toujours “une injustice”.
L’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, annonce ce samedi sur X (ex-Twitter) mettre “entre parenthèses” ses activités d’ancien Président. Il dit aussi “renoncer à toute expression médiatique à l’exception de ce message personnel”.
Cette communication intervient au lendemain de son rendez-vous avec l’administration pénitentiaire venue, à son domicile, lui poser un bracelet électronique et paramétrer le dispositif. Celui-ci marque une peine alternative à la condamnation à un an de prison ferme, dans le cadre de l’affaire dite des écoutes, pour corruption de magistrat et trafic d’influence par une personne dépositaire de l’autorité publique. Le jugement a été définitivement confirmé le 18 décembre 2024 par la cour de cassation.
Après avoir été condamné définitivement par les juridictions françaises dans l’affaire dite des écoutes, la peine prononcée a été mise en application. Il n’y a là ni surprise, ni nouveauté. J’ai volontairement renoncé à certains des aménagements que la loi m’offrait pour ne pas…
– Nicolas Sarkozy (@nicolassarkozy) 8 février 2025
Un sentiment “d’injustice”
Dans son message, Nicolas Sarkozy répète son sentiment “d’injustice” face à cette sanction. “J’ai formé un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme qui dira si j’ai été victime, comme je le crois, d’une injustice et en tirera toutes les conséquences. Il sera déposé avant la fin du mois”. Il ajoute : “chacun doit comprendre que le sentiment d’injustice que je ressens me confère une énergie décuplée. Elle ne cessera que lorsque la vérité aura été faite. D’ici là, je me battrai sans relâche et sans baisser la tête contre le mensonge, la calomnie et la manipulation sous toutes ses formes”.
L’ancien chef de l’État assure toutefois qu’il a “volontairement renoncé à certains des aménagements que la loi (lui) offrait pour ne pas donner le sentiment de solliciter le moindre privilège”. Désormais, il n’a l’autorisation de s’absenter de son domicile qu’entre 8 h et 20 h. Il a seulement un peu plus de marge les lundis, mercredis et jeudis (jusqu’à 21 h 30), jours où il comparaît, depuis le 6 janvier, à son procès pour soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
Il continuera à exercer sa vie professionnelle
“Je n’ai nullement l’intention de me plaindre, et encore moins qu’on le fasse pour moi. Il y a tant de peines plus vives dans la France d’aujourd’hui ! En regard, le tort qui m’a été causé est anecdotique. Il serait donc déplacé de me considérer comme une victime”, ajoute Nicolas Sarkozy…. un peu en contradiction avec ces propos quelques lignes plus haut.
L’ancien Président ne renonce toutefois pas à toute forme de vie publique. Il annonce : “Je continuerai à exercer ma vie professionnelle comme j’en ai reçu le droit”. Sa cure d’austérité médiatique pourrait, de toute façon, ne pas durer. Il va pouvoir demander sans délai à bénéficier d’une libération conditionnelle – donc pouvoir se faire retirer ce bracelet – sous certaines conditions, comme le permet la loi pour les plus de 70 ans, âge qu’il a depuis le 28 janvier dernier.