Réunie à Bram ce samedi 28 septembre, la gauche derrière Carole Delga entend renouer avec les citoyens, briser les stéréotypes et reprendre le terrain politique. Députés, maires et figures de la social-démocratie ont débattu des moyens de reconquérir l’électorat, en abordant des thèmes sensibles comme la sécurité, le dialogue citoyen et l’union des forces progressistes pour préparer une alternative politique crédible.
Ce samedi 28 septembre, la gauche “qui travaille”, réunie à Bram, a développé les points d’une esquisse de programme. Car le message a été clairement affiché, à la fois par le député européen Raphaël Glucksmann et la présidente de la région Occitanie Carole Delga : l’enjeu est de prendre le pouvoir et rassembler pour gagner. Avec en creux des débats, discours et tables rondes, cette question : comment convaincre les électeurs ?
Rétablir le dialogue avec les citoyens et aller à leur rencontre
Première tâche, et non des moindres, renouer le dialogue,”s’adresser à tous, même ceux qui ne peuvent plus saquer la gauche”, a notamment pointé Raphaël Glucksmann. Combattre le stéréotype selon lequel les élites de gauche n’aimeraient ni la France ni les Français : “Si on nourrit cela, ce que certains à gauche font en permanence, on nous évincera de la possibilité de présider une nation envers laquelle on ne montre pas d’amour”, a-t-il encore appuyé.
Il faut que la gauche arrête de parler à la gauche, “arrêter de parler entre nous de problématiques qui concernent 1 % des Français”, a affiché Carole Delga, et aller, en quelque sorte, marcher sur les plates-bandes de l’extrême droite : s’engager sur le terrain, dialoguer directement avec les citoyens et communiquer clairement sur les actions futures.
Sortir, ainsi que l’a affirmé Flora Ghebali, essayiste et sur la liste d’Europe Écologie Les Verts aux dernières élections européennes, des “bulles de filtres, des algorithmes où nous sommes 20 000 à penser la même chose. 20 000 sur presque 70 millions de Français, ce n’est rien. Nous devons aller conquérir des chambres d’écho qui ne sont pas les nôtres”.
La gauche ne doit pas avoir peur de parler de sécurité
“Les dealers, qui emmerdent les gens, leurs premières victimes sont les classes moyennes, qui se tournent alors vers l’extrême droite”, a analysé Nicolas Mayer-Rossignol, maire socialiste de Rouen et n° 2 du PS. Extrême droite qui a fait de la sécurité un de ses thèmes de prédilection. La gauche doit ainsi s’emparer de cet enjeu, et ne pas avoir peur de parler de sécurité : “Elle est au cœur de la République, et elle doit être remise au cœur du projet de la gauche”, a ainsi appuyé le maire de Rouen.
Michaël Delafosse, maire socialiste de Montpellier et présent à Bram ce 28 septembre l’a bien compris, et met ce projet en œuvre dans sa ville de manière concrète : police des transports, brigade du logement, soutien aux projets de mutualisation de commissariats de police nationale et municipale dans le quartier sensible de la Mosson…
Autre exemple avec Pierre Ouzoulias, sénateur communiste des Hauts-de-Seine : “Bien sûr que je manifeste pour un nouveau commissariat. À Neuilly, il n’y en a pas besoin, mais dans les quartiers, les gens n’ont pas à supporter les concerts de motos toute la nuit”. Et il faut, selon Nicolas Mayer Rossignol, “démonter les fausses solutions. On n’a jamais vu un élu d’extrême droite améliorer la question de la sécurité. À nous, la gauche, de retisser le lien avec le tissu civil”. Car cette sécurité va de pair avec “la liberté. La liberté pour une femme de pouvoir marcher dans la rue quand elle veut, comme elle veut sans subir de constantes agressions”, a appuyé Carole Delga.
Un cap clair et l’union
L’expression est devenue un gimmick, après l’interview de Raphaël Glucksmann au lendemain de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République Emmanuel Macron. Le député européen a choisi de l’utiliser à nouveau, lors de son intervention aux Rencontres de la gauche, pour appuyer la direction que doit prendre la social-démocratie. En clair justement, arrêter de tergiverser et dire “ce qu’on est et ce qu’on veut”.
“Plus d’homme providentiel, et plus d’héritière, mais une équipe”, prête à porter sur un même pied, “le social et l’écologie, les villes et les campagnes, la laïcité et les luttes contre les discriminations, le sérieux budgétaire et la revalorisation des salaires”. Voilà le plan de la gauche pour se préparer à gouverner, et ce dès une éventuelle censure du gouvernement Barnier : “La gauche a la responsabilité d’être à la hauteur de l’espoir qu’elle porte, de se mettre à bosser, pour demain, avoir un Premier ministre qui améliorera la vie des Français.”