À Gaza, où des centaines de milliers de personnes déplacées s’abritent sous des tentes, les températures devraient encore baisser dans les prochains jours.
Edouard Beigbeder, directeur régional de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, a rapporté vendredi dans un communiqué que, selon le ministère palestinien de la Santé, quatre nouveau-nés et nourrissons sont morts ces derniers jours d’hypothermie.
« Ces décès évitables révèlent les conditions désespérées et de détérioration auxquelles sont confrontés les familles et les enfants à travers Gaza », a déclaré M. Beigbeder.
« Alors que les températures devraient encore baisser dans les prochains jours, il est tragiquement prévisible que davantage de vies d’enfants seront perdues à cause des conditions inhumaines qu’ils endurent ».
Le haut responsable a souligné le fait qu’au-delà de la menace constante d’attaques, de nombreuses personnes à Gaza vivent sans nourriture ni soins de santé. Leurs abris de fortune, dit-il, n’offrent aucune protection contre le froid.
Des attaques incessantes
Pendant ce temps, les hostilités en cours continuent de coûter la vie à des Palestiniens dans toute la bande de Gaza, notamment à proximité des établissements de santé.
Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a tiré la sonnette d’alarme face à de telles attaques, qui ont également tué du personnel médical et humanitaire.
« Une frappe aérienne près de l’hôpital Kamal Adwan, dans le gouvernorat du nord de Gaza, aurait tué hier soir des dizaines de personnes, dont des agents de santé. Aujourd’hui, à l’hôpital Kamal Adwan, le personnel, les patients et leurs accompagnateurs ont été forcés de quitter l’établissement », a indiqué le Bureau dans une mise à jour.
« Nous sommes alarmés par les attaques en cours dans toute la bande de Gaza, qui ont fait de nombreux morts parmi les Palestiniens. Des arrestations et des dégâts importants à l’hôpital ont été signalés”, ajoute le communiqué.
L’aide humanitaire bloquée
L’UNICEF et d’autres agences des Nations Unies ont souvent signalé que, bien trop souvent, les convois humanitaires ne sont pas autorisés à entrer dans la bande de Gaza et à livrer des fournitures à ceux qui en ont besoin.
M. Beigbeder a noté qu’en novembre, en moyenne 65 camions d’assistance sont entrés quotidiennement dans l’enclave, ce qui est bien trop peu pour répondre de manière adéquate aux besoins urgents des enfants, des femmes et d’autres civils.
Il a appelé à l’ouverture de tous les passages d’accès, tout comme le Programme alimentaire mondial (PAM), l’agence de secours alimentaire d’urgence des Nations Unies, dans une publication sur les réseaux sociaux vendredi.
Le PAM a déclaré qu’il n’avait pu acheminer qu’environ un tiers de la nourriture nécessaire pour soutenir la population de Gaza et que « la faim est partout ».
L’assassinat d’un journaliste condamné
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a condamné jeudi le meurtre de cinq journalistes par les forces israéliennes.
Dans un message publié vendredi sur les réseaux sociaux, le Bureau a noté que les journalistes n’étaient pas armés et clairement identifiés comme membres de la presse lorsque leur camionnette a été touchée par une frappe aérienne à proximité de l’hôpital Al Awda à Gaza.
L’armée israélienne affirme que les journalistes étaient affiliés à des groupes armés palestiniens ne supprime pas leur protection en tant que civils, a déclaré le Bureau, réitérant que des mesures urgentes sont nécessaires pour protéger tous les civils, y compris les journalistes, à Gaza.
Le Bureau demande une enquête approfondie et impartiale sur ces meurtres.
Situation en Cisjordanie
En Cisjordanie, OCHA a rapporté que jeudi, les opérations militaires israéliennes avaient tué 20 Palestiniens sur une période de 10 jours, dont 12 morts du fait de frappes aériennes.
Dans le camp de réfugiés de Tulkarem, une opération militaire a causé d’importants dégâts aux infrastructures, l’OCHA faisant part de ses inquiétudes quant à l’utilisation répétée de tactiques meurtrières et guerrières dépassant les normes d’application de la loi.
OCHA a également signalé que 2024 a marqué le plus grand déplacement de Palestiniens en Cisjordanie depuis le début des enregistrements, il y a près de deux décennies.
Mardi, 4 706 Palestiniens, dont 1 949 enfants, avaient été déplacés, en grande partie à cause des opérations militaires israéliennes, des démolitions, de la violence des colons et des restrictions d’accès.
Quelque 1 209 structures ont été démolies ou forcées de l’être cette année, invoquant le manque de permis, presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens.