C’est une tribune qui vise à jeter un pavé dans la mare. Plusieurs centaines de responsables et anciens responsables syndicaux signent un texte dans lequel ils appellent à l’unité à gauche, face au danger de l’extrême droite. Parmi les signataires et initiateurs de l’appel, on compte plusieurs figures du mouvement social comme Bernard Thibault, ancien secrétaire général de la CGT ; Pierre Khalfa, syndicaliste et membre du conseil scientifique d’Attac ; Gérard Aschieri, ancien secrétaire général de la FSU ; ou Claude Debons, syndicaliste CGT et ancien responsable cheminot CFDT.
Les signataires commencent par dire leur indignation face à la situation politique actuelle : « Nous sommes en colère d’avoir vu le président de la République bafouer le résultat des législatives, ignorer l’arrivée en tête du Nouveau Front populaire (NFP), pour lui préférer, avec M. Barnier et son gouvernement, puis avec celui de M. Bayrou, un front antirépublicain chargé de poursuivre, sous la surveillance du Rassemblement national (RN), la même politique néolibérale de régression sociale et d’injustice fiscale », écrivent-ils.
« Créer une dynamique populaire unitaire »
Mais ils s’en prennent aussi au « spectacle donné par le NFP, miné par des forces centrifuges, incapable de prendre des initiatives collectives et d’engager un dialogue avec les mouvements sociaux pour se nourrir de leurs réflexions et exigences, pour incarner une alternative crédible ».
« Pour que les partis de la gauche et de l’écologie politique aient une chance de l’emporter électoralement, il faut évidemment qu’ils restent unis, ce qui suppose en particulier de se doter d’une candidature unique, désignée en commun pour la prochaine élection présidentielle, poursuivent les signataires. Mais cette unité des partis ne suffit pas. Pour gagner il faut être capable de rassembler au-delà et de créer une dynamique populaire unitaire. »
Les signataires concluent leur texte en appelant « les militants syndicaux, associatifs et citoyens engagés à renforcer les collectifs unitaires sur le terrain ». « Il n’est pas question de revenir sur le principe de l’indépendance politique du mouvement syndical, qui est acquise, nous précise Bernard Thibault. Mais nous sommes dans un contexte inédit, qui nécessite que l’on fasse bouger les lignes. Sinon, il existe un risque accru d’arrivée de l’extrême droite au pouvoir. »
« La disparition du NFP serait une catastrophe politique, complète Pierre Khalfa. Il faut que les militants syndicaux s’engagent pour transformer le NFP et en faire un véritable mouvement enraciné dans la société. Le Front populaire de 1936 n’était pas qu’un groupement de partis politiques : les syndicats ont joué leur rôle. »
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