La Cour internationale de Justice a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir un éventuel génocide contre les Palestiniens à Gaza. Mais le tribunal n’a pas appelé à un cessez-le-feu, comme l’avait demandé l’Afrique du Sud.
Le plus haut tribunal des Nations Unies, basé à La Haye, aux Pays-Bas, a également refusé de rejeter le procès de l’Afrique du Sud contre Israël, alléguant un génocide.
L’Afrique du Sud a déposé une plainte en décembre 2023, affirmant qu’Israël commet un génocide contre les Palestiniens à Gaza. L’Afrique du Sud a demandé à la Cour internationale de Justice d’ordonner à l’armée israélienne de mettre fin à sa guerre à Gaza.
Israël affirme que son armée tente de minimiser les dommages causés aux civils et que l’Afrique du Sud tente à la fois d’utiliser le terme de génocide comme une arme et d’interférer avec le droit d’Israël à l’autodéfense contre le Hamas.
La décision initiale du tribunal dans cette affaire, dans laquelle il a ordonné à Israël de se conformer à un complete de six mesures provisoires, ne précise pas si le tribunal déterminera finalement qu’Israël commet un génocide. Comme le montre l’histoire, une telle décision pourrait prendre des années.
« Aujourd’hui, à la suite de cette décision, une query clé est de savoir si et dans quelle mesure le gouvernement et l’armée israéliens respecteront les mesures provisoires. Une query connexe concerne la pression que les États-Unis et d’autres pays occidentaux exerceront sur Israël pour qu’il se conforme et limite l’ampleur des dommages causés aux civils à Gaza », a déclaré Victor Peskin, spécialiste des relations internationales et des droits de l’homme.
The Dialog US s’est entretenu avec Peskin pour mieux comprendre les impacts potentiels de la plainte pour génocide de l’Afrique du Sud contre Israël, l’affect de la décision de la CIJ et l’étendue du pouvoir de la Cour.
Quelle est la signification de cette ordonnance de la Cour internationale de Justice ?
C’est un résultat mitigé. L’Afrique du Sud voulait que la Cour internationale de Justice ordonne un cessez-le-feu immédiat, ce qu’elle n’a pas fait. Israël voulait que le tribunal rejette complètement l’affaire, ce qui n’a pas non plus été fait.
La Cour a statué qu’il s’agissait d’une affaire qui relevait de sa compétence et que l’allégation de génocide de l’Afrique du Sud était believable. Toutefois, cela ne signifie pas que le tribunal finira par se prononcer pour ou contre l’Afrique du Sud ou Israël.
En outre, le tribunal affirme que la guerre crée une scenario désastreuse pour les civils à Gaza.
Entre autres choses, la Cour avertit le gouvernement israélien et son armée qu’ils surveillent de très près leur conduite militaire. Et il ordonne à Israël de garantir aux civils palestiniens l’accès à l’aide humanitaire dont ils ont un besoin pressing. Il indique également que le gouvernement israélien doit préserver toute preuve d’un éventuel génocide et soumettre au tribunal, dans un délai d’un mois, un rapport détaillant les mesures prises pour se conformer aux mesures provisoires ordonnées par le tribunal.
Il est necessary de noter que le tribunal appelle également à la libération immédiate de plus de 100 otages détenus par le Hamas à Gaza.
Quel style de pression cela crée-t-il sur Israël, le Hamas et d’autres acteurs impliqués dans la guerre ?
La Cour internationale de Justice est le tribunal le plus necessary de l’ONU et est largement considérée comme légitime. Et signe de cette légitimité internationale, l’Union européenne a déjà appelé toutes les events en guerre à se conformer immédiatement à cet ordre.
Je pense que cela augmentera la pression sur Israël pour qu’il limite les pertes civiles, augmente l’aide humanitaire et tempère les déclarations incendiaires émises par d’éminents dirigeants israéliens citées dans la plainte de l’Afrique du Sud contre Israël.
Cette décision pourrait être un facteur qui contribuerait à faire progresser les négociations entre Israël et le Hamas en vue d’une libération des otages et d’un cessez-le-feu.
La Cour internationale de Justice manque de pouvoir coercitif. Alors, cette affaire est-elle plus qu’un théâtre politique ?
La Cour internationale de Justice ne poursuit pas d’individus, mais se concentre plutôt sur la résolution des différends juridiques entre les pays. La Cour pénale internationale basée à La Haye, qui a l’autorité légale d’enquêter et de poursuivre les individus pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide, a ouvert une enquête distincte sur les violations présumées du droit worldwide humanitaire par les forces israéliennes et les militants du Hamas.
C’est toujours une query ouverte : une décision de la Cour internationale de Justice sera-t-elle même appliquée et aura-t-elle un effet tangible ?
Même si la Cour internationale de Justice a progressé à un rythme lent pour parvenir à une décision finale dans l’affaire du génocide entre la Bosnie et la Serbie, elle a montré qu’elle pouvait agir plus rapidement face aux violences de masse en prenant des mesures provisoires, comme elle vient de le faire dans l’affaire de l’Afrique du Sud. -Cas Israël. Les juges de la CIJ ont également émis des mesures provisoires appelant à la prévention de la violence dans les affaires du Myanmar et de la Russie.
Cependant, rien n’indique que les mesures provisoires de la Cour internationale de Justice aient atténué la répression exercée par le Myanmar contre les Rohingyas. De même, les mesures provisoires de la CIJ appelant la Russie à mettre fin à son invasion de l’Ukraine n’ont eu aucun effet obvious.
Quelle priorité y a-t-il pour que la CIJ look at des cas comme celui-ci ?
Il existe un sure précédent permettant aux pays de porter plainte concernant un conflit dans lequel ils ne sont pas directement impliqués devant la Cour internationale de Justice, comme le fait actuellement l’Afrique du Sud. En 2019, la Gambie a déposé une plainte auprès du tribunal contre le Myanmar, concernant son prétendu génocide du peuple Rohingya, une minorité ethnique vivant au Myanmar.
Les pays sans lien direct avec un cas présumé de génocide peuvent légalement déposer une plainte pour génocide, selon la Conference sur le génocide.
Que nous apprend le bilan de la CIJ en matière de génocide sur cette affaire actuelle ?
Dans le premier cas de ce sort, en 1993, la Bosnie a engagé une procédure contre la Serbie, qui faisait alors partie de l’ancienne république de Yougoslavie, pour génocide présumé.
La décision finale de la Cour internationale de Justice en 2007 dans le cas de la Serbie a été controversée. Le tribunal a statué qu’un génocide avait été commis lors de la guerre en Bosnie mais que le gouvernement serbe n’en était pas directement responsable. Au lieu de cela, le tribunal a jugé que le gouvernement serbe n’avait pas réussi à empêcher le génocide à Srebrenica.
Srebenica était l’enclave musulmane de l’est de la Bosnie que les forces militaires bosno-serbes ont envahies en 1995, assassinant environ 8 000 garçons et hommes musulmans.
Le tribunal a également estimé que le gouvernement serbe avait violé la Conference sur le génocide en n’arrêtant pas l’ancien général serbe de Bosnie Ratko Mladic, alors recherché pour génocide par le Tribunal pénal worldwide des Nations Unies en ex-Yougoslavie.
Ce jugement de la Cour internationale de Justice a été un coup dur et une déception pour de nombreux musulmans bosniaques et militants des droits de l’homme dans le monde.
Combien de temps faudra-t-il à la CIJ pour déterminer si Israël a commis un génocide ?
Cela pourrait prendre plusieurs années. Le file Bosnie-Serbie a duré 14 ans. Il n’est pas clair si l’affaire Afrique du Sud-Israël devra attendre qu’un jugement last soit rendu dans les affaires Gambie-Myanmar et Ukraine-Russie, qui ne sont pas encore conclues.
Il s’agit d’une mise à jour d’un article précédent, initialement publié le 13 janvier 2024.