Midi pile. Les premiers clients commencent à entrer. En cuisine, depuis 7 h 30, chacun est à sa tâche. Comme dans n’importe quel restaurant lambda, les clients sont installés à leur table et commandent leurs plats. La grande baie vitrée laisse apercevoir l’agitation en cuisine. Les travailleurs, tous parés d’une blouse violette, préparent avec attention l’assiette thaïlandaise, la Libanaise ou encore le curry de légumes au lait de coco.
Les mets qui défilent dans une présentation soignée donnent sacrément envie. « C’est très bon ici », confirme une habituée. Et abordable, avec une assiette généreuse à 10,50 euros et une formule à l’ardoise à 18,60 euros pour un plat du jour et un dessert au choix. Bienvenue à la Croisée des chemins, un restaurant ouvert il y a cinq ans au cœur d’un écoquartier de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), au rez-de-chaussée de la résidence intergénérationnelle.
« Ce sont eux qui font la plus grosse partie du boulot »
Sa particularité ? Les travailleurs qui œuvrent en cuisine et en salle sont tous des personnes en situation de handicap mental. Ils sont sous la supervision de la cheffe cuisinière Mélanie Tourlan. « Ce sont eux qui font la plus grosse partie du boulot. Il n’y a pas moi et eux derrière. Nous sommes une petite équipe soudée », affirme l’ancienne cheffe de fabrication pour Femme actuelle qui a fait sa reconversion en cuisine il y a neuf ans.
Ironie de la vie, elle cuisine aujourd’hui pour ses anciens collègues de Prisma Media, qui viennent régulièrement déjeuner ici, tout près de leur entreprise. « Depuis janvier, on tourne autour de 20 à 35 couverts (sur 40). C’est parfois très intense, surtout quand il y a de grandes tables », sourit-elle.