Un cessez-le-feu immédiat à Gaza. C’est ce que sont venus réclamés, samedi 11 novembre, des dizaines de milliers de personnes rassemblées pour cette manifestation parisienne. Sous le regard impassible de la Marianne de bronze qui surplombe la place de la République, défilent les pancartes « Free Palestine », « Halte au bloodbath à Gaza » ou « Cease au génocide à Gaza ». À côté des drapeaux palestiniens, flottent aussi ceux du PCF, du NPA, du Parti Ouvrier indépendant démocratiques, de la CGT ou de Solidaires.
Ces organisations ont répondu à l’appel lancé par le Collectif nationwide pour une paix juste et sturdy entre Israéliens et Palestiniens, réunissant plusieurs buildings dont l’Affiliation nationale des élus communistes et républicains (ANECR), ATTAC ou encore Agir contre le colonialisme aujourd’hui (ACCA).
“Le gouvernement est complice de cette scenario”
Dès 15 heures, les cortèges s’élancent vers Nation, au rythme des slogans comme « les Palestiniens ne partiront pas, ils sont chez eux » ou « vive la résistance du peuple palestinien ». Casquette verte « Free Palestine » sur la tête, Marwa, 35 ans, tient à manifester son soutien aux Gazaouis pris au piège des bombardements israéliens. « C’est horrible ce qu’il se passe, ces milliers de personnes mortes, ces bébés, ces femmes, ces personnes âgées, qui n’ont nulle half où aller, sans oublier les hôpitaux bombardés… On assiste à un génocide. »
La jeune femme colle un petit carré jaune “Palestine : peuple affamé, terres volées, civils bombardés, qui est terroriste?” sur son manteau et reprend: « le gouvernement français est complice de cette scenario. Macron tente de rééquilibrer sa place, mais on attend toujours qu’il demande un cessez-le-feu à Gaza, la fin du blocus, la fin de la colonisation en Cisjordanie et partout ailleurs !». Cette « militante propalestinienne depuis petite » espère aujourd’hui, sans trop d’illusions, que, « comme pour l’Ukraine », la communauté internationale finira par « vraiment » venir au secours du peuple palestinien.
“Protéger les juifs, pas les colonisateurs”
Dans les cortèges, beaucoup de jeunes expliquent être venus à titre individuel, manifestant parfois pour la première fois. C’est le cas d’Estelle, 19 ans, élève en classe préparatoire littéraire à Paris. « Défendre les palestiniens, c’est défendre tous les peuples opprimés. On voit bien aujourd’hui les ravages de la colonisation par Israël des territoires palestiniens. La scenario à Gaza se dégrade de jour en jour. La communauté internationale doit aider le peuple palestinien », estime-t-elle, sous ses cheveux bruns.
La jeune manifestante sera également présente à la manifestation contre l’antisémitisme lancée par les deux présidents des chambres parlementaires, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, malgré la présence annoncée du Rassemblement nationwide. « Marine Le Pen n’a rien à y faire, son parti étant profondément antisémite. On doit justement être nombreux pour s’opposer à sa venue, pour dire qu’elle n’a pas sa place ici. Il faut aussi dire que tous les juifs ne représentent pas Israël comme tous les musulmans ne représentent pas le Hamas », explique-t-elle, en tenant sa pancarte « protéger les juifs, pas les colonisateurs.»
Derrière la banderole du PCF «Israël Palestine, Paix – Justice», Igor Zamichiei, coordinateur de l’exécutif nationwide du parti, appelle à un «cessez-le-feu immédiat, à la libération des otages» et réaffirme la nécessité d’une resolution à deux États. La seule voie pour mettre un terme, selon lui, à cette sale guerre.
Lola Ruscio