Devenue une figure du combat contre les violences sexuelles, Judith Godrèche a été accompagnée par une foule compacte, tout au long de son passage à la Fête de l’Humanité, samedi. Dans une salle pleine à craquer à l’espace Jack Ralite, d’abord, où l’actrice a présenté son film Moi aussi, lors d’une rencontre à la sororité poignante. Ce court métrage, sélectionné au Festival de Cannes, a été sa réponse aux milliers de témoignages reçus après qu’elle a dénoncé les violences subies dans son enfance et porté plainte contre les cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon.
« Je me suis rendu compte du privilège que j’avais d’être une personne publique. Avec ce film, j’ai voulu rendre hommage à toutes ces victimes invisibles qui m’ont contactée et le faire en utilisant le langage du corps. Le cinéma doit être utilisé comme une arme de combat, car c’est un art politique », a plaidé l’actrice et réalisatrice, pull-over d’un beau violet sur les épaules.
Sous le chapiteau, plusieurs de ces victimes sont venues remercier Judith Godrèche pour son geste cinématographique. « Grâce à ce film, nous nous sommes rendu compte que nous n’étions pas seules », a témoigné Anne. Dans les allées de la Fête, une manifestation féministe, organisée pour célébrer les combats d’Angela Davis, mais aussi soutenir Gisèle Pélicot, en écho au procès des viols de Mazan, a montré combien cette cause mobilisait largement.
Évoquant le « sois belle et tais-toi » qui lui a été imposé dès son enfance, Judith Godrèche a assuré, devant la foule enthousiaste de l’Agora : « Aujourd’hui, je souris encore, mais je ne me tais plus ». Suscitant des applaudissements nourris. L’actrice a aussi invité le public nombreux à « mettre le pied dans la porte, pour que les choses changent vraiment ».
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