La journée mondiale de la lutte contre l’endométriose, ce vendredi 28 mars, est consacrée à mettre en lumière cette pathologie qui touche au moins une femme sur dix en âge de procréer, entraînant d’importantes douleurs menstruelles et un gros risque d’infertilité.
À cette occasion, la ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin, se rend en Nouvelle-Aquitaine pour signer une charte avec l’agence régionale de santé (ARS) et les soignants. Le texte prévoit plusieurs mesures destinées à mieux repérer et prendre en charge cette maladie gynécologique chronique. Un « retard quasi systématique » de sept ans « en moyenne » dans l’établissement du diagnostic est pointé par l’Assurance-maladie, sur son site internet.
Une meilleure formation des soignants ainsi qu’une sensibilisation des lycéennes et lycéens sont prévues. Le cabinet de la ministre de la Santé a également annoncé qu’un arrêté allait être signé pour que de nouveaux établissements de soins puissent accueillir des tests salivaires dans plus d’hôpitaux en France.
Un « véritable problème de santé publique »
Mais est-ce suffisant ? Pour les initiateurs du marathon caritatif « Slay » qui aura lieu sur la plateforme Twitch du 3 au 5 mai intitulé, certainement pas. Les déclarations de Catherine Vautrin sont qualifiées d’« annonces creuses » sur son compte X qui met en avant « les douleurs atroces qui ruinent le quotidien de celles et ceux qui en souffrent », tout en rappelant la nécessité de ne pas « réduire l’endométriose à la question de l’infertilité ».
De son côté, Sofiane Bendifallah, chirurgien gynécologue, responsable du centre d’expertise en endométriose à l’Hôpital américain de Paris, martèle qu’il s’agit d’un « véritable problème de santé publique » et se réjouit de ces mesures qui sont « des avancées majeures », au micro de franceinfo ce vendredi.
Mais qu’en est-il concrètement ? La Charte prévue pour la Nouvelle-Aquitaine prévoit de former les médecins libéraux et les autres professions de santé concernées à mieux repérer cette pathologie. Il est aussi programmé la mise en place d’une formation des médecins et infirmiers à mieux accueillir ces femmes une fois la maladie identifiée. « À terme, nous voulons généraliser cette charte à l’ensemble des régions », explique le ministère de la Santé, rapporte franceinfo, sans donner de calendrier précis.
Une maladie « victime de notre médecine occidentale androcentrée et patriarcale »
En outre, Catherine Vautrin assistera à la signature d’un partenariat entre l’ARS et le rectorat pour sensibiliser les lycéens et les lycéennes à l’endométriose. « Cela se fait déjà en Nouvelle-Aquitaine et la ministre souhaite la pérenniser », affirme-t-on au ministère. Là encore, l’ambition est d’informer tous les adolescents sur la maladie, pour réduire les délais de diagnostic.
Au total, une centaine de sites – hôpitaux, cliniques… – pourront désormais procéder à des tests salivaires de dépistage de l’endométriose dans le cadre d’une expérimentation à grande échelle qui permet déjà leur remboursement auprès des patientes concernées. « Les ministres vont signer un arrêté qui va être publié début avril pour rajouter 20 centres », a fait savoir le cabinet de Catherine Vautrin, jeudi 27 mars.
Mais une prise de conscience et des avancées plus franches paraissent nécessaires. C’est ce que soutient la psychanalyste et thérapeute Marie Éloïse Basso, qui regrette dans nos colonnes que cette maladie soit encore « victime de notre médecine occidentale androcentrée et patriarcale ». Autrice d’un ouvrage militant, elle dénonce le fait qu’il y ait toujours trop « peu de recherches, peu d’explications, pas de traitement » contre cette maladie qui concerne entre 1,5 et 2,5 millions de femmes en France.
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