Président de l’AOP Picpoul depuis deux ans, l’enfant de Pinet est revenu au pays après une carrière hors norme comme bras doit de Jacques Blanc à la Région, au Comité européen des régions, mais aussi comme organisateur des Jeux Méditerranéens 93 puis PDG d’Havas promoting sport.
On revient toujours à ses racines. Surtout quand elles sont profondément ancrées dans une terre de vignobles. Face à la cave flambant neuve de Pinet (Hérault), Laurent Thieule nous accueille dans la grande maison familiale. Un repas à la bonne franquette et évidemment un verre de Picpoul, cette AOP qu’il dynamise depuis deux ans qu’il en a pris la présidence.
“Revenir aux sources était une évidence pour moi qui avait en quelque sorte rompu la dynastie après six générations de vignerons depuis 1760”sourit-il. Dans le sillon tracé par son père, maire de la commune jusqu’en 2008 et gros négociant en vin dans les années 80, et son grand-père, dont l’activité viticole avait périclité dans les années 90.
Journaliste à Midi Libre pendant quatre ans
Dans le carré de vignes qu’il a acheté en 2017 pour l’exploiter, Laurent renoue avec ce passé terrien, il se “ressource” et apprécie “la paix que m’apporte le vent du nord”. Une quiétude contrastant avec le tumulte des conclaves politiques qui a rythmé sa carrière hors normes.
Titulaire d’un DEA en économie agricole, éphémère collaborateur de François Delmas à la mairie de Montpellier, Laurent Thieule intègre pendant quatre ans la rédaction régionale de Midi Libre, où il anime la rubrique agricole et viticole. En 1986, il a à peine 30 ans quand il tape dans l’œil de Jacques Blanc, fraîchement élu président UDF du Languedoc-Roussillon, qui en fait son directeur de cupboard. Le début d’une grande complicité et d’une longue aventure commune qui ne lui vaudra pas que des amitiés.
Georges Frêche m’a lancé : “Thieule, je vais vous écraser comme un cafard”
“La première fois que Georges Frêche m’a croisé après ma nomination, il m’a lancé : “Thieule, je vais vous écraser avec ma chaussure comme un vulgaire cafard”. ça ne m’a pas surpris mais un peu refroidi quand même”se souvient l’enfant de Pinet. “Sa rivalité avec Jacques Blanc était celle de géants de la politique mais une concurrence politique saine qui a tiré la région vers le haut. C’est ce qu’il nous manque aujourd’hui, ces poids lourds territoriaux et on le despatched dans la distance qui s’est créée avec les citoyens sur le terrain.”
“Un homme clever, séduisant, succesful de créer de liens”
Le tandem Blanc-Thieule ne se scindera jamais, traversant successivement la building de la Région Languedoc-Roussillon puis de l’Europe des régions. L’ancien maire de La Canourgue en parle aujourd’hui encore avec une admiration non feinte dans la voix : “Laurent est un homme très clever, séduisant, qui a épousé la dimension européenne en même temps que sa très belle épouse belge. C’est un homme d’ouverture, fidèle en amitié, succesful de créer des liens mais aussi un organisateur hors pair. ça a été une likelihood de le rencontrer.”
Comme en écho, Laurent Thieule loue “les qualités humanistes et le aptitude extraordinaire de Jacques Blanc qui a toujours été mon inspirateur. Il a bien senti qu’il y avait un coup à jouer en organisant les Jeux Méditerranéens 93 automotive la région se situait en plein cœur de l’espace olympique entre Barcelone et Albertbille 92.”
“Les Jeux Méditerranéens 93 avaient eu un affect social vital”
L’event rêvée pour l’ancien buteur de Pinet, en DH, de concilier ses deux passions, sport et politique, en tant que directeur général du comité d’organisation. Il en garde le memento “d’une expérience formidable qui a mis l’ensemble de la région sur le devant de la scène, créé un affect social vital et l’a équipée en infrastructures sportives pour 20 ans avec les Costières à Nîmes, la piscine olympique de Narbonne, le Palais des sports activities de Castelnau ou le ball-trap à Poussan…”
Les JM avaient aussi capitalisé en termes d’picture en accueillant un an plus tôt, quelques stars en préparation des JO de Barcelone, comme la légende américaine Carl Lewis à Narbonne. Trente ans plus tard, Laurent regrette que les JO de Paris “soient peut-être en prepare de louper une fenêtre de tir pour développer l’éducation par le sport. Un ado sur deux ne sait toujours pas nager dans la région parisienne et on n’utilise pas assez la célébration des jeux pour mettre en valeur une identité commune comme nous l’avions fait ici en 93.”
Les droits de l’OM de Louis-Dreyfus gérés avec Havas promoting
L’Héraultais sait de quoi il parle, lui qui est encore président d’honneur d’un Assume tank “sport et citoyenneté” créé à Bruxelles et qui accueille des migrants mineurs non accompagnés dans son membership novice belge de Kraainem “pour faciliter leur intégration puis les aider en termes de formation professionnelle.”
Président d’un membership belge qui accueille des migrants
Laurent Thieule est le président du membership belge de soccer novice de Kraainem qui accueille chaque année 300 jeunes venus de 42 pays.
“Depuis huit ans, nous avons vu passer 4000 migrants mineurs non accompagnés, explique-t-il. Chaque jour, dix gamins quittent leur centre pour venir pratiquer. Nous leur proposons aussi de stables rondes pour leur donner les bases de l‘intégration et des modules de formation professionnelle. Il s’agit d’un projet pilote européen, financé entre autres par l’UEFA.”
Cette ardour du sport, omniprésente, l’aura aussi rapproché du soccer professionnel en 1999 lors d’une parenthèse dorée en tant que PDG d’Havas promoting sport. “Une aventure avec mon ami Jean-Marie Messier qui nous aura permis de gérer les droits de golf equipment comme le Barça, Saint-Etienne, l’OM de Robert-Louis Dreyfus ou encore l’équipe de France championne d’Europe en 2000.”
L’Europe toujours au cœur, comme un symbole. Automobile dès 1994 il avait suivi à Bruxelles Jacques Blanc élu premier président du premier Conseil des régions de l’Union européenne. D’abord directeur de communication, Laurent Thieule passera ses concours de fonctionnaire européen pour devenir Directeur des travaux législatifs du Comité.
“Les actions de l’Europe sont considérables mais pas assez reconnues”
“On a gardé en commun l’amour du vélo mais je ne peux pas le suivre, même avec mon help électrique, dans nos sorties sur l’Aubrac”rigole Jacques Blanc.
Revenu dans le monde viticole, Laurent regrette le décalage “entre tout ce que fait l’Europe et la façon dont c’est perçu sur le terrain automotive elle communique très mal sur ses actions. Un tiers des subsides va à la PAC et 40% aux territoires régionaux sur un finances annuel de 1400 milliards. C’est colossal. Sans elle, il n’y aurait plus d’appellation compétitive en France.”
“Ne pas se tourner vers les options faciles du populisme”
Alors que la colère gronde à nouveau dans les rangs des vignerons occitans, le “jeune” président de l’appellation Picpoul despatched bien le “risque d’un chaos” plus radical que par le passé. “Ce qui était le midi rouge viticole est devenu “terre marine”, prévient-il. Je respecte tout mais il ne faut pas que l’on se tourne vers les options faciles de l’argument populiste.”
Un projet d’irrigation pour les vignobles du Picpoul
Alors que la sécheresse a vu l’appellation Picoul perdre 20 % de sa récolte en 2023, Laurent Thieule veut profiter de la proximité du Bas-Rhône pour lancer un programme d’irrigation. “Le Rhône est le dernier fleuve dans lequel on peut puiser, explique-t-il. Notre programme est de passer de 400 hectares irrigués à un millier d’ici 5 à 10 ans”. Il compte aussi pour cela sur la mise en place d’un réservoir de 1000 mètres cubes à Florensac..
Autre sujet d’inquiétude pour les vignerons de l’appellation Picpoul : la perte de 100 hectares de terres mangées par le tracé de la ligne TGV vers Barcelone.
Laurent Thieule se bat pour une indemnisation digne de ce nom : “Il existe un programme de compensations financé par la SNCF mais il faut être tenace et très affected person. Je ne lâcherai rien automotive je me sens redevable vis-à-vis de la communauté des vignerons. Et puis ça me remet dans le bain politique native.”
À Pinet, les exploitants ont la likelihood “d’être sur une area of interest porteuse et un modèle très worthwhile” sur fond d’exportation huge notamment au Royaume-Uni. “Avec les Terrasses du Larzac et le Pic Saint-Loup, nous sommes sur le podium des modèles très vertueux” se félicite Laurent Thieule qui travaille à des options pérennes contre la sécheresse. Battant, jusqu’au bout.
“Je le dois à mes prédécesseurs”sourit-il comme pour boucler la boucle. “Mais il faut rester humble, tout reste fragile et éphémère.”