À proximité du lycée Rodin dans le XIIIe arrondissement de Paris, un adolescent de 16 ans a été tué par arme blanche, mardi 17 décembre, au matin. D’après le parquet de Paris, la mort de l’adolescent « s’inscrit dans la continuité d’un phénomène de rixes entre jeunes récurrentes sur le secteur du XIIIe arrondissement, où huit affrontements ont été constatés depuis le mois de mai 2024 ».
À l’arrivée des policiers, « les protagonistes avaient pris la fuite », a déclaré une source policière à l’AFP. Un mineur « se trouvait en arrêt cardio-respiratoire (…) présentant des blessures à la tête », a ajouté le parquet, précisant qu’en « dépit des tentatives de réanimation du Samu », le décès de l’adolescent, demeurant à Ivry, avait été constaté à 09 h 15.
Un mineur suspecté d’être le porteur du couteau
Un mineur a été mis en examen, dimanche 22 décembre, pour assassinat puis placé en détention provisoire, dans l’enquête sur la mort de l’adolescent. Né en 2008, il est soupçonné, selon le Parisien qui a révélé l’information, d’avoir été le porteur de l’arme du meurtre, un couteau.
Cinq autres adolescents, tous nés en 2008 ou 2009, ont en outre été mis en examen ce même jour pour participation à un groupement en vue de commettre des violences contre les personnes, et placés sous contrôle judiciaire, a confirmé la source judiciaire. D’après le quotidien, ils seraient proches de la victime.
Un premier participant à l’altercation avait déjà été interpellé, jeudi 19 décembre, a indiqué une seconde source policière à l’Agence France presse. Ce dernier, un adolescent de 16 ans scolarisé au lycée Rodin, avait par la suite été mis en examen pour « assassinat » et placé en détention provisoire.
« Pas de signes avant-coureurs »
« L’information judiciaire est également ouverte contre X pour les violences aggravées par trois circonstances », avec arme, en réunion et à proximité d’un établissement scolaire, et « les investigations se poursuivent désormais sous la direction du juge d’instruction », a ajouté le parquet de Paris. L’enquête a été confiée à la sûreté territoriale de Paris.
D’après le ministère de l’Éducation nationale, la victime était âgée de 16 ans et scolarisée dans un lycée professionnel à Alfortville dans le Val-de-Marne, département limitrophe du XIIIe arrondissement. Selon le ministère public, ce mineur avait déjà été blessé par arme blanche le 10 décembre dernier à proximité du lycée René Cassin (XVIe arrondissement), des faits qui font l’objet d’une enquête.
La plupart des élèves étaient déjà entrés dans l’établissement au moment des faits, a précisé le maire du XIIIe, Jérôme Coumet, présent sur place mardi. « Pour l’instant, on ne comprend pas la localisation de ce drame » parce qu’« il n’y avait pas de signes avant-coureurs dans les établissements du secteur qui auraient pu nous mettre en éveil », a souligné le maire devant la presse. Une équipe mobile de sécurité, la brigade régionale de sécurité, et une cellule d’appui psychologique « aussi bien en soutien de la communauté éducative que des élèves », ont été déployées, a indiqué le ministère de l’Éducation.
D’après le parquet, dix-sept affrontements impliquant des groupes ont été répertoriés dans la capitale en 2024, pour 63 blessés et deux personnes décédées, en comptant l’agression de mardi. Un phénomène qui fait régulièrement l’objet de vifs débats concernant la supposée augmentation de violence chez les plus jeunes. « Dans l’histoire, le phénomène de bandes violentes a toujours existé. Il est revenu en force depuis la suppression d’une police de proximité », notait toutefois, l’hiver dernier, dans nos colonnes, Anthony Caillé, secrétaire général CGT Intérieur-Police.
« C’est un nouveau drame devant un établissement scolaire » qui « confirme qu’il y a sujet » qui « ne peut pas relever que de l’école », a, de son côté, réagi auprès de l’AFP Sophie Venetitay, secrétaire générale du syndicat SNES-FSU.
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