Les tentatives de « ratonnades » qui ont marqué le week-end dernier, à la suite du meurtre du jeune Thomas, dans la Drôme, inaugurent-elles un nouveau cycle pour les groupuscules d’extrême droite ? Un cap a-t-il été franchi ? Pour l’Humanité, le politologue Jean-Yves Camus revient sur l’éclatement territorial de ces groupes violents et sur leur adhésion au fantasme « accélérationniste », qui vise à précipiter une guerre civile raciale qu’ils jugent inéluctable.
Remark analysez-vous les tentatives de « ratonnades » à Romans-sur-Isère (Drôme) et à Rennes (Ille-et-Vilaine) ?
La mouvance connaît un éclatement géographique. Les dissolutions diverses (l’Œuvre française, le Bastion social, Génération identitaire…) ont eu cet effet pervers, ce qui ne veut pas dire qu’il ne fallait pas les dissoudre. On assiste désormais à la multiplication de petits groupes locaux qui agissent en réseaux, maintenant implantés dans toutes les métropoles régionales et, parfois, dans des villes assez secondaires.