L’aîné des fils de Joël Le Scouarnec n’avait pas pu témoigner avec ses frères quelques jours plus tôt, faute de temps. Ce vendredi 28 février, cinquième jour d’audience, il s’est avancé douloureusement seul face à son père, accusé de 300 actes en majorité pédocriminels devant la cour criminelle départementale du Morbihan, à Vannes.
Aujourd’hui âgé de 44 ans, l’aîné Le Scouarnec est aussi le père de deux petites-filles de 8 et 12 ans. Dès son entrée dans la salle d’audience, il a tenu à exprimer « une pensée pour toutes les victimes, pour les personnes de ma famille que je connais, et celles que je ne connais pas. » Il a interrompu il y a bien longtemps ses études de médecine, mais n’a jamais voulu retourner dans ce milieu « de peur d’être jugé ».
« Quand on ne dénonce personne, ça continue »
La condamnation de son père en 2020 et la révélation de ses viols pédocriminels ont plongé cet homme dans la dépression et l’alcool. Il dit en être sorti. Pendant l’enquête, le procureur général lui a fait lire le passage du journal de son père qui relatait des exhibitions du grand-père nu devant sa petite fille âgée de deux ans. Il dit ne pas avoir porté plainte pour la protéger, ne pas l’exposer. Comme ses frères avant lui, il a appris à taire ces actes. Aujourd’hui, il regrette : « quand on ne dénonce personne, ça continue ».
Mais quand son père prend la parole, la salle se fige : « Oui, je reconnais avoir commis des actes d’abus sexuels sur ma petite-fille », avoue Joël Le Scouarnec. Son journal évoquait déjà à multiples reprises des « fantasmes » et « exhibitions sexuelles » sur l’enfant. La première citation remonte à ses un mois et demi.
À la suite de ces paroles, la présidente de la cour a pris acte de ces déclarations, demandant à inscrire ces faits dans le procès-verbal de l’audience. Des faits « non prescrits », a précisé le ministère public. « Des suites judiciaires seront données suite aux déclarations de Joël Le Scouarnec durant l’audience concernant les faits d’agressions sexuelles sur sa petite fille », a fait savoir le parquet de Lorient. L’audience a été précipitamment suspendue et le fils aîné Le Scouarnec et sa compagne pris en charge par des psychologues.
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