Perquisition en mairie, finances de la Ville, COM ou ZFE : l’ancien maire de Montpellier Philippe Saurel fait un tour d’horizon des sujets qui font l’actualité.
On ne vous a pas entendu au sujet de la perquisition en mairie au sujet de la gestion des ressources humaines ?
Une enquête judiciaire est en cours. Laissons la police faire son travail. J’ai annexé une lettre, lors du rapport définitif de la Chambre régionale des comptes, qui indique mes positions sur les sujets évoqués. Elle est publique, en accès libre, depuis le 6 mars 2023.
Avez-vous été auditionné ?
Pas du tout.
Michaël Delafosse répète souvent qu’il doit faire deux mandats en un en pointant votre inaction. Que lui répondez-vous ?
Je ne cherche pas la polémique avec le maire de Montpellier.
Vous avez écrit au préfet pour exprimer votre inquiétude au sujet de la situation financière de la Ville et de la Métropole.
Le taux d’endettement est de 98,5 % pour les deux collectivités. Nous sommes à 1,5 % de la mise sous tutelle immédiate. Regardez l’exemple du Havre : la ville a onze ans de remboursement des emprunts et est en période d’alerte. Montpellier est à 12.
Que vous a répondu le préfet ?
Je viens de recevoir l’accusé-réception. Je l’ai saisi afin qu’il diligente un contrôle des dépenses. Le budget d’une collectivité est public mais les dépenses ne sont pas contrôlées en “live”. Dans la précédente mandature nous avons été soumis au Pacte de Cahors en 2018 qui interdisait aux collectivités de faire des dépenses supplémentaires en termes de fonctionnement. Un pourcentage d’augmentation était accordé aux collectivités et contrôlé par le préfet. Si on le dépassait, il ne validait pas les comptes.
La rénovation des rails, l’extension de la ligne 1 ou la ligne 5, ce n’est pas du fonctionnement mais de l’investissement qui aurait pu être réalisé lorsque les taux d’intérêt étaient plus bas…
Le lancement de la ligne 5 a démarré avant les élections avec la partie de la ligne 4 entre Babote et place Albert Ier. Les travaux hydrauliques de la route de Mende ont démarré en 2019. J’ai renégocié le tracé de la partie ouest entre Clemenceau et le rond-point Gennevaux pour épargner le parc Montcalm. Tout s’est fait en concertation avec les habitants. Le tracé initial, qui traversait le parc, a été voté à l’unanimité à l’Agglomération, sauf par moi. La ligne 5 devait desservir les quartiers populaires et Ovalie avec le stade. Il y a tellement de mensonges dans l’air ambiant que je reviendrai sur ces sujets avec les comptes rendus des votes en séance.
On parle de votre mandat comme celui de “l’inaction” : qu’en pensez-vous ?
Si on appelle l’inaction les Halles Laissac, la Grand’Rue, la rue du Courreau, la Régie publique de l’eau, le contournement de Castries… On a fait des milliers de choses en concertation avec les habitants, sans les exclure. J’oubliais nous avons construit la Métropole, c’est 50 réunions dans les communes, un an de travail après les municipales. Il fallait deux métropoles dans la région après la fusion.
Quel regard portez-vous sur l’hyperactivité de votre successeur ?
Je ne veux pas tomber dans les clichés. Je constate que les taxes ont augmenté, que la Ville est très largement endettée. Les chamboulements de la ville ne sont pas appréciés outre mesure par les commerçants ni pas les habitants. Je m’arrêterai là, je ne suis pas en campagne électorale. Je prépare les fêtes de Noël.
Pas en campagne électorale, vous voulez dire pas encore ?
D’abord je travaille à temps plein. Même si j’ai eu quelques problèmes physiques. Je mène à bien l’ensemble des affaires juridiques qui sont en cours. La dénonciation calomnieuse des élus de la métropole qui m’ont attaqué pour détournement de fonds publics et pour diffamation. Ils ont été déboutés et je demande réparation. Et puis j’ai déposé une plainte en diffamation contre le directeur adjoint de cabinet du maire cet été.
Depuis que vous siégez dans l’opposition, votre groupe s’est réduit au profit de Patricia Mirallès ?
La liste de 2014 était faite pour gagner en 2014. C’était une liste citoyenne. Chacun a suivi son destin. On n’est pas isolé quand les gens dans la rue vous sourient et témoignent de leur amitié. Notre groupe compte six hommes et femmes, pour l’instant soudés, libres de tout parti politique. Ceux qui s’en sont détachés appartiennent pour la plupart à Renaissance ou Horizon.
La candidature de Patricia Mirallès, votre ancienne colistière, vous semble-t-elle toujours probable ?
Il y aura beaucoup de candidats à la mairie de Montpellier. Peut-être autant que la dernière fois.
Quel est le moment opportun pour déclarer sa candidature ?
Je ne suis pas dans ce processus. D’abord j’ai demandé des réparations juridiques. J’ai différentes échéances professionnelles et physiques à régler avant de penser à une éventuelle candidature. Mais je ne l’exclus pas. Aujourd’hui je prépare les fêtes de Noël. Quand le gouvernement Barnier a été nommé, mon nom a circulé à plusieurs reprises à Paris pour faire partie de son staff. Il n’empêche que j’ai travaillé pour le pays. J’ai écrit au premier ministre pour inscrire au registre des célébrations nationales le premier acte de l’abolition de l’esclavage de l’abbé Grégoire ainsi que la reconnaissance des résistants antillais qui n’ont pas été conviés aux célébrations de la France libre. J’ai aussi transmis la demande du maire de Saint-Brès d’un moratoire sur la ZFE à M. Barnier.
Votre avis sur la ZFE ?
Je demande le ralentissement de la mise en place de la ZFE car elle est une zone de forte exclusion si elle est appliquée brutalement. Il faut une concertation avec l’ensemble des habitants et des élus.
Que pensez-vous de la bataille actuelle autour du COM ?
On a posé la première pierre du viaduc au-dessus du rond-point de chez Paulette pour lequel la Métropole avait obtenu la maîtrise d’ouvrage. Mon successeur a renoncé à ce projet pour ne pas le financer et après son accord avec les Verts. Les communes de l’ouest grandissent : il y a besoin d’un COM. Qu’il ne soit pas une autoroute, je suis d’accord.