L”indépendantiste catalan Carles Puigdemont, qui avait fait un passage éclair à Barcelone ce jeudi 8 août malgré un mandat d’arrêt le visant, a expliqué samedi n’avoir “jamais eu l’intention” de se rendre.
Le leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont, qui a remis un pied en Espagne pour la première fois depuis sept ans lors d’une apparition éclair à Barcelone malgré un mandat d’arrêt le visant, a expliqué ce samedi 10 août n’avoir “jamais eu l’intention” de se rendre.
“Je n’ai jamais eu l’intention de me livrer à une autorité judiciaire qui n’est compétente ni pour nous persécuter ni pour rendre la justice, mais est motivée par des objectifs politiques”, a expliqué dans une vidéo publiée sur le réseau social X Carles Puigdemont trois jours après être venu à Barcelone.
Dans une résidence en Belgique
Depuis son domicile de Waterloo, près de la capitale belge, où il affirme se trouver, il prétend avoir voulu “entrer au Parlement pour assister à la séance (d’investiture du chef de l’exécutif catalan) et pouvoir exercer mon droit de parole et mon droit de vote”.
Mais le dispositif policier installé “non pas pour m’empêcher d’entrer au Parlement, mais dans le parc” situé non loin de là – où il est tout de même parvenu à tenir un discours sur une estrade pendant plusieurs minutes – l’en a dissuadé, poursuit-il.
“Dans ce contexte, tenter d’accéder au Parlement aurait signifié une arrestation certaine, je n’aurais pas eu la moindre possibilité de m’adresser à la chambre, ce qui était mon objectif”, dit-il encore. Carles Puigdemont indique qu’il a alors décidé de fuir “dans un contexte de répression avec encerclement total” afin de “rejoindre ma résidence belge ici à Waterloo”. Le dirigeant du parti Junts explique qu’il était conscient des “risques” et des “coûts énormes en cas d’échec”.
“Dénoncer un État qui ne se comporte pas démocratiquement”
“Il était nécessaire de dénoncer au niveau international un État espagnol qui ne se comporte pas démocratiquement lorsqu’il permet aux juges de la Cour suprême de se moquer des lois approuvées par son Parlement”, commente-t-il, faisant allusion à la loi d’amnistie, âprement négociée avec le gouvernement espagnol en échange du soutien des indépendantistes au parlement, et qui ne s’applique pour l’instant pas à lui.
Très décriée, cette loi fait l’objet de multiples débats juridiques et le 1er juillet, la Cour suprême a décidé qu’elle ne s’appliquait qu’à certains des délits reprochés au dirigeant indépendantiste exilé en Belgique.
Figure centrale de l’indépendantisme catalan, Carles Puigdemont est réapparu jeudi après sept ans d’absence sur une tribune en plein cœur de Barcelone, devant des milliers de sympathisants, avant de s’éclipser discrètement, parvenant à déjouer le dispositif policier censé permettre son arrestation.