Les retraités donnent le coup d’envoi de ce mois de décembre, annoncé « rouge » par Sophie Binet. Les organisations du groupe des 9 (UCR CGT, FO UCR, CFE-CGC Uniretraités, FSU, Solidaires retraités, retraitées, FGR Fonction publique, LSR, Ensemble & Solidaires) ont organisé 120 rassemblements, ce mardi 3 décembre, contre les mauvais coups contenus dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2025, telle la maigre revalorisation des pensions du régime général au 1er janvier 2025, ainsi que les nombreux déremboursements de soins.
À Paris, à quelques pas de l’hôtel de Matignon, la colère s’exprime : « La proposition de revalorisation partielle des retraites au 1er janvier est une insulte aux retraités », proteste Cathy Cau, secrétaire générale de l’UCR CGT, devant une centaine de manifestants au métro Varennes.
À la place, les organisations revendiquent une augmentation dès le début 2025 « à la hauteur de l’inflation en 2024, qui est en réalité de 2,2 % », estime-t-elle. Dans le PLFSS 2025, l’exécutif impose, lui, une désindexation partiellement compensée pour les petites retraites au 1er juillet 2025.
« On est complètement lésés »
« Cette annonce ne règle pas le fond du problème », s’exaspère la syndicaliste. Pour cause, depuis janvier 2017, les pensions n’ont augmenté que de 13,6 %, alors que l’inflation a flambé de 19,5 %. Sous le « septennat » Macron, les pertes de pouvoir d’achat se sont accumulées pour les pensionnés, victimes d’une politique de plus en plus austéritaire. Aujourd’hui, ce sont près de 60 % des 17 millions de retraités qui ont une pension en dessous du Smic.
C’est le cas de Françoise, ancienne de la fonction publique et militante CGT, présente à la mobilisation. « Je n’ai pas de carrière complète, explique-t-elle. Je me prive de tout. Heureusement que j’ai une sœur pour m’aider. » Un cas non isolé. « Plus on vieillit, plus notre santé se dégrade et on perd en autonomie, poursuit sa camarade Isabelle, quand on regarde l’état des hôpitaux et des Ehpad, on a peur. » Un constat partagé par Cathy Cau : « Les retraités voient leurs dépenses de santé augmenter alors que leur budget est de plus en plus contraint par le coût de l’énergie, de l’alimentation, du logement et des assurances. C’est inadmissible. »
« Nous réaffirmons que nos retraites sont liées au monde du travail, qu’elles sont un salaire socialisé, droit acquis par nos quarante années de vie professionnelle », prévient Cathy Cau. « Les retraités sont pleinement engagés dans la société, au niveau familial, social, associatif. Pourtant, on est complètement lésés », complète Gérard Blancheteau, responsable national de la FSU.
En marge du rassemblement, une délégation a été reçue « pour la première fois » par le cabinet du premier ministre, avec dans les mains un procès-verbal recensant 35 000 pétitions en papier et 17 523 pétitions en ligne listant les revendications du groupe des 9. « Aucune annonce n’a été faite, regrette Véronique Martin, de l’UCR-CGT, ils ont notamment argumenté qu’on n’avait pas à se plaindre puisque les retraités avaient été mieux revalorisés que les salariés. » Cette réponse ne risque pas d’apaiser la colère de nos aînés.
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