« Il était un symbole de l’élégance, de la force, de la puissance et de la beauté française », a réagi, quelques heures après l’annonce de la mort d’Alain Delon, l’ancien ministre de la Culture Jack Lang. « Mélancolique, populaire, secret, il était plus qu’une star : un monument français », a pour sa part estimé Emmanuel Macron. Mais les réactions politiques au décès de l’acteur sont, dans un premier temps, surtout venues de l’extrême droite, surfant sur l’amitié jamais dissimulée qu’entretenait l’acteur avec Jean-Marie Le Pen.
Pour Marion Maréchal, par exemple : « Cow-boy, cambrioleur, tueur à gages, Tancrède, César, Zorro, professeur, samouraï ou au bord d’une piscine, il a fait rêver les Français dans les salles obscures. » Éric Ciotti le réduit, pour sa part, à un « patriote sincère et homme de droite » qui « a toujours défendu une certaine idée de la France ».
Une amitié avec Jean-Marie Le Pen qui remonte à l’Indochine
Cette filiation d’Alain Delon avec le clan lepéniste est en grande partie liée à l’engagement commun de l’acteur et du fondateur du Front national durant la guerre d’Indochine. Fort heureusement, le regard de ceux qui l’ont véritablement connu ne se limite pas à ce naufrage politique. « Il revenait d’Indochine, il avait les cheveux courts et tout d’un coup, la rue s’est arrêtée. Mais il n’était pas que beau (…). D’ailleurs, il a passé sa vie à prouver au monde et à lui-même qu’il n’était pas que beau », raconte le photographe Jean-Marie Périer, auteur de certains des clichés les plus célèbres de « cette icône du cinéma », comme le qualifie le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.
Le fils de Jean-Paul Belmondo, Paul, a, quant à lui, choisi de s’adresser directement au défunt comédien. « Alain, un jour vous m’avez dit que mon père vous manquait, aujourd’hui c’est vous qui allez nous manquer énormément », a-t-il écrit à l’annonce de sa disparition. « Le bal est fini. Tancredi s’en est allé danser avec les étoiles », a, de son côté, déclaré Claudia Cardinale, sa partenaire de jeu dans le film de Luchino Visconti le Guépard, employant le nom du personnage qu’interprétait Alain Delon dans ce chef-d’œuvre. « Per sempre tua (”à toi pour toujours” – NDLR), Angelica », a conclu l’actrice italienne, signant du nom de son personnage dans ce film primé de la Palme d’or, à Cannes, en 1963.
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