« La loi détermine les circumstances dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours » à une IVG. Cette formulation, validée par les députés mercredi 23 janvier, a de nouveau être acceptée lors du vote solennel de ce mardi 30 janvier à l’Assemblée nationale. Si cette nouvelle étape rapproche le droit à l’avortement de son entrée dans la Structure, il devra ensuite faire face aux réticences réactionnaires de la droite au Sénat.
Les réactionnaires contre la constitutionnalisation de l’IVG
Le gouvernement a choisi la formulation « liberté garantie » pour trouver une voie de passage entre le texte initialement voté à l’Assemblée évoquant un « droit », et un autre que le Sénat, dominé par la droite et le centre, a adopté à quelques voix près (166 voix pour, 152 contre), mais qui retenait uniquement le terme « liberté ». Ce fight législatif initié en 2017 est encore loin d’être achevé. « Ne touchons à la Structure que d’une foremost tremblante », prévient Gérard Larcher, le président LR de la Haute Assemblée. « On est en practice d’importer un débat américain », balaie d’un revers de foremost Bruno Retailleau, le chef des sénateurs LR, jugeant cette démarche « ridicule ». Alors que 81 % des Français sont favorables à l’inscription du droit à l’IVG dans la Structure, selon un sondage de la Fondation Jean-Jaurès, la droite sénatoriale ne remet pas radicalement en trigger le texte, mais fait tout pour en limiter la portée.
« L’histoire regorge d’exemples de libertés et droits fondamentaux (…) que tous croyaient définitivement acquis, et qui, dans la stupeur ou l’indifférence, ont été balayés d’un revers de manche », a plaidé à la tribune de l’Assemblée le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti. Pour, contre ou abstention : le groupe LR devrait se diviser lors du vote solennel programmé après la déclaration de politique générale de Gabriel Attal (15 heures). Le groupe RN également, puisque certains de ses membres estiment que l’IVG n’est pas menacée en France. La gauche soutiendra cette réforme, même si plusieurs députées souhaitaient inscrire la notion de « droit » et une référence à la contraception, comme dans un précédent texte que Mathilde Panot (FI) avait fait adopter fin 2022.