Les réservations devaient être accessibles ce jeudi 21 novembre. Elles pourraient finalement l’être d’ici la fin de l’année. La liaison Nîmes-Genève pose cependant encore problème.
INFO MIDI LIBRE. L’ouverture des réservations était prévue ce jeudi 21 novembre, ce devrait finalement être effectif d’ici la fin décembre. Sept nouvelles destinations au sein de l’aéroport de Nîmes, portées par la société Jet Airlines au travers de sa compagnie commerciale Odyssey, ont été annoncées le 21 octobre dernier, pour des vols saisonniers prévus à partir de la fin mai.
L’augmentation des taxes aéroportuaires inquiète
Mais les dernières annonces gouvernementales amènent JetAirlines à revoir son calendrier : “On va décaler l’ouverture de la réservation des lignes, dans le contexte où les premiers vols devaient être à 69 € et que nous n’avons aucune certitude sur le montant des taxes aéroportuaires que l’État veut considérablement augmenter, déplore le directeur de l’aéroport Jérôme Noselini. Même Ryanair se posait la question de savoir s’il allait rester en France…”
Prudence étant mère de raison : “La compagnie ne veut pas mettre en ligne des billets dont le prix lui ferait vendre à perte. Ni faire comme l’envisage d’autres compagnies, c’est-à-dire appliquer d’ores et déjà une augmentation en promettant le remboursement aux voyageurs le cas échéant. Ce qui, en termes de gestion, est ingérable”, poursuit Jérôme Noselini qui envisage, qu’avec la fin des navettes parlementaires prévues d’ici au 21 décembre, “avant Noël nous pourrons donner le prix d’appel le plus juste”. “Mais nos ambitions ne sont pas à la baisse !”, clame le directeur de l’aéroport.
La semaine dernière, en conseil d’Agglo, conscient que le sujet de l’aéroport allait être mis sur le tapis, Franck Proust avait d’ailleurs convié en Jérôme Noselini pour désamorcer le débat. “L’aéroport de Genève n’était pas au courant de l’ouverture de la ligne, mais ceux de Nice et de Barcelone non plus”, rappelait Vincent Bouget, conseiller communautaire. “Au bout de dix jours, on n’a pas de retour. On espère que cela va marcher.”
Les destinations sont pour l’instant prévues pour la saison estivale 2025. “L’idée, c’est que ces vols soient annualisés. Si les résultats sont bons bien entendu “, avançait Franck Proust, qui souhaite tout simplement tester et miser sur “les entrants” qui consomment localement avec, entre autres, le taxi, l’hôtel, la restauration et les commerces. ” Un euro d’investissement dans l’aéroport, c’est 40 euros de retombées économiques.” Mais l’agglo ne veut pas s’arrêter là puisqu’une visite au salon des compagnies aériennes est prévue pour étudier d’éventuelles destinations supplémentaires.
L’activité commerciale, essentielle pour l’aéroport
Pas de quoi convaincre l’élu de gauche pour qui ” le vrai développement est sur la base de la sécurité civile à Garons.” Une volonté qui ne peut s’accomplir, pour le président de l’Agglo, que par le maintien et le développement de voyages touristiques et d’affaires. ” Si vous arrêtez les lignes commerciales, vous n’avez plus de sécurité civile. Pourquoi ? Parce que la tour de contrôle, c’est la DGAC (direction générale de l’aviation civile, NDLR).” Ce que confirme le directeur de l’aéroport, Jérôme Noselini : “J’ai rencontré le SNA [service de la navigation aérienne, NDLR] et aujourd’hui il y a une rationalisation des tours de contrôles partout en France et notamment dans le Sud, et le fait qu’on ait une coactivité entre l’industriel et le commercial fait qu’on ne perdra pas notre tour alors que d’autres risquent de la perdre.”
Genève : des discussions toujours en cours
Sur le site internet de la compagnie L’Odyssey, la destination Genève ne figure plus sur la page d’accueil, clairement mise en retrait du site. Et pour cause. Suite à l’annonce de l’ouverture des lignes, l’aéroport suisse a jeté un pavé dans la mare gardoise, affirmant avoir appris par voie de presse l’existence la future liaison Nîmes-Genève, tout en appuyant qu’aucun “contact ni aucune demande de créneau” n’avait été déposé par l’opérateur aérien auprès de l’organisme Slot Coordination Switzerland. Une annonce jugée “prématurée par Genève Aéroport” et son directeur. Près d’un mois plus tard, la problématique n’est toujours pas résolue : “Les négociations sont toujours en cours”, reconnaît Jérôme Noselini. Si l’aéroport de Genève n’a pas le pouvoir de refuser les vols, le directeur du site de Nîmes admet qu’il peut “nous compliquer la tâche. Nous espérons vraiment arriver à un accord”. “Mais nous maintenons notre volonté d’atterrir en Suisse, nous croyons fermement à cette destination”, appuie Jérôme Noselini, qui assure que Nice, la Corse ou encore Milan sont, de leur côté, très enthousiastes à l’idée de ces futurs échanges.
Un point sur lequel les deux hommes se rejoignent, la coopération avec l’aéroport de Montpellier. “Mais pas une cannibalisation”, soulève Franck Proust. “Si c’est pour fermer Nîmes, fermer Béziers comme veut le faire le directeur de Montpellier, c’est non !”. Les discussions sur les futures lignes de l’aéroport ne sont donc pas près de se clore…