Des efforts restent à fournir. Bien qu’il diminue, l’écart de salaire entre les hommes et les femmes dans le secteur privé persiste. Le salaire moyen des femmes en France était 22,2 % inférieur à celui des hommes en 2023 (21 340 euros nets par an contre 27 430 euros), a rapporté l’Insee ce mardi 4 mars. Dans les faits, cette inégalité s’est réduite d’un tiers depuis 1995 et encore plus rapidement depuis 2019. Mais comment explique-t-on ces disparités ?
Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques, la relative faiblesse du salaire des femmes tient en partie à un volume de travail annuel inférieur de 9,3 % à celui de leurs homologues masculins, car elles sont plus souvent à temps partiel et moins souvent en emploi. « Cependant, même à temps de travail identique, le salaire moyen des femmes est inférieur à celui des hommes de 14,2 %, contre 14,9 % en 2022, précise l’administration publique générale. Pour le même emploi exercé dans le même établissement, l’écart de salaire net en équivalent temps plein se réduit à 3,8 % », contre 4 % en 2022.
Les femmes sans enfant gagnent en moyenne 13,8 % de moins que les hommes
Les écarts de salaire entre les deux sexes s’expliquent également par « la répartition genrée des professions », les femmes ne travaillant pas dans les mêmes secteurs que les hommes et n’occupant pas les mêmes emplois. Ainsi, les secrétaires, à 95,3 % des femmes, ont un salaire net moyen à temps plein de 2 044 euros nets par mois mais les femmes ne représentent en revanche qu’un quart (25,7 %) des ingénieurs et cadres en informatique, un ensemble professions où le salaire moyen est de 3 985 euros nets. Et le plafond de verre n’a pas disparu, puisque parmi les 1 % des postes les mieux rémunérés, on ne compte que 24 % de femmes. L’écart en faveur des hommes est plus fort chez les cadres (15 % en salaire pour les temps plein), que chez les professions intermédiaires (11,6 %) ou les ouvriers (12,9 %), alors que chez les employés, il n’est que de 3,6 %.
La différence de salaire en faveur des hommes croît avec l’âge : elle n’est que de 4,3 % chez les moins de 25 ans à volume de travail égal et croît ensuite régulièrement pour atteindre un quart (24,9 %), pour les 60 ans et plus. Mais les jeunes femmes travaillent moins que les hommes en raison d’une « insertion un peu plus tardive sur le marché du travail, car elles sont en moyenne plus diplômées que les hommes », selon l’Insee. Enfin, la grossesse chez la femme est un facteur expliquant cet écart de salaire : les femmes sans enfant gagnent en moyenne 13,8 % de moins que les hommes, celles avec trois enfants ou plus 40,9 % de moins. Autant de raisons qui poussent plusieurs centrales syndicales (CFDT, CGT, CFE CGC, Unsa, Solidaires et FSU) à la grève féministe le samedi 8 mars.
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