Vous ne verrez peut-être plus ces petits robots blancs aux yeux expressifs. Aldebaran, l’entreprise française à l’origine des robots Nao, Pepper et Plato, traverse une crise profonde. Un plan de suppression d’emplois vient d’être annoncé, entraînant le licenciement de 72 salariés. Pour ces derniers, ce sont des errements stratégiques et une logique financière à court terme qui en sont la cause. Le secteur est pourtant d’avenir, les savoir-faire présents : c’est un énorme gâchis.
« On voyait bien dès le rachat que ça allait droit dans le mur », affirme Antoine*, ancien élu syndical qui a quitté l’entreprise en 2021 lors du plan social qui a suivi le rachat d’Aldebaran par leur nouveau propriétaire et concurrent direct, le groupe allemand United Robotics Group (URG). « Ils voulaient une rentabilité en quelques mois alors qu’un cycle complet de développement d’un robot prend trois à quatre ans. Ils ont injecté de l’argent pendant deux ans, puis ils nous ont lâchés. »