Ramtane Lamamra, l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Soudan, s’est récemment rendu au Soudan, où il a rencontré de hauts responsables du gouvernement, notamment le général Abdel Fattah al-Burhan, président du Conseil souverain de transition du Soudan et le commandant en chef du Forces armées soudanaises.
L’Envoyé s’est également rendu en Éthiopie, où il s’est entretenu avec une délégation des Forces de soutien rapide dans la capitale, Addis-Abeba.
Après son voyage, M. Lamamra a partagé ses espoirs de voir la fin du conflit et le rôle de l’ONU dans l’instauration de la paix dans le pays.
Cette interview a été éditée pour plus de clarté et de longueur
ONU Info Quels progrès ont été réalisés lors de votre visite ?
Ramtane Lamamra J’ai été encouragé par le soutien apporté à ma mission et par l’engagement des responsables soudanais à continuer de travailler avec l’ONU et à participer aux efforts du Secrétaire général pour ramener la paix au Soudan.
J’ai réitéré la ferme volonté des Nations Unies de ne ménager aucun effort pour aider le peuple soudanais à mettre fin à ses souffrances et à parvenir à la stabilité, à la sécurité, à la gouvernance démocratique et au développement.
Je ne peux pas parler d’avancée particulière à ce stade. Néanmoins, nous continuerons à travailler et à persévérer, dans le but de rapprocher les parties d’une solution pacifique. Notre seul et unique choix est de poursuivre nos efforts.
ONU Info Avez-vous rencontré des représentants de la société civile et des groupes de femmes et qu’est-ce que vous et eux avez partagé lors de ces réunions ?
Ramtane Lamamra J’ai dialogué à plusieurs reprises avec des acteurs de la société civile soudanaise. Il est impératif de discuter avec le large éventail de groupes politiques et civils soudanais, notamment les femmes, les jeunes et les voix marginalisées. Ce sont ces personnes qui continuent de souffrir du tribut intolérable de cette guerre déchirante.
Mettre fin aux souffrances insupportables des civils au Soudan demeure une priorité urgente, tandis que nous nous efforçons en parallèle de mettre fin à la guerre et de lancer un processus politique inclusif et crédible.
ONU Info Le conflit dure depuis 20 mois sans fin en vue, malgré les efforts continus de l’ONU et des organisations régionales, que faut-il changer pour réaliser des progrès significatifs vers un cessez-le-feu ?
Ramtane Lamamra Il est temps de mettre un terme à ce conflit qui dure depuis trop longtemps et aux souffrances du peuple soudanais. Tous les acteurs doivent donner la priorité aux intérêts du peuple soudanais et comprendre qu’il ne peut y avoir de solution militaire à cette guerre. C’est la leçon de l’histoire au Soudan et ailleurs.
Il faut un cessez-le-feu qui mette fin à l’effusion de sang, ouvre la voie à un accord négocié et à un processus politique crédible et inclusif dirigé par les Soudanais et qui préserve l’unité du Soudan. Dans le cas contraire, les répercussions de cette guerre seront graves pour le Soudan et pour toute la région.
Personnellement, je ne peux pas me résigner à l’idée que le deuxième anniversaire du déclenchement de la guerre en avril prochain se déroulera sans que toutes les parties concernées, y compris tous les acteurs mondiaux et régionaux influents, n’exercent une pression collective extraordinaire sur les parties belligérantes et leurs partisans respectifs pour qu’elles sérieusement, donnez une chance à la paix.
Une pression aussi attendue depuis longtemps devrait également être exercée sur les parties étrangères qui fournissent les armes et les équipements, qui alimentent les illusions militaires et les erreurs de calcul des acteurs, au détriment de la sagesse et de la valeur d’une solution pacifique préservant l’unité et l’intégrité territoriale. ainsi que le bien-être du Soudan et de sa population.
Je continuerai de collaborer avec tous les acteurs concernés pour garantir que nous puissions avancer vers notre objectif commun. Nous devons tous faire de notre mieux. Le peuple soudanais ne mérite rien de moins.