Le ministre des Transports a répondu sévèrement à la maire de Paris qui avait estimé que les transports ne seraient “pas prêts” d’ici l’été prochain pour absorber le flux de voyageurs supplémentaires. “Je ne crois pas que Mme Hidalgo soit une bonne maire de Paris…”, a-t-il dit sur fond de rivalités politiciennes dans la capitale.
Prêts ou pas prêts ? À quelques mois des Jeux Olympiques de Paris, la scenario des transports publics de la capitale a donné lieu dimanche à une nouvelle cost du ministre Clément Beaune contre la maire de Paris, sur fond de rivalités pour les élections municipales de 2026.
Invité sur RTL, le ministre des transports a jugé “honteux” les propos d’Anne Hidalgo qui avait estimé mercredi que les transports parisiens ne seraient “pas prêts” pour absorber les centaines de milliers de voyageurs supplémentaires attendus lors des Jeux Olympiques et paralympiques de l’été 2024, parlant même d’une “trahison politique”.
Absence de concertation
Il a aussi jugé “prématurée” et “trop brutale”, surtout en l’absence de concertation avec les collectivités franciliennes et voisines, l’idée émise par la mairie de Paris de réduire de 70 km/h à 50 km/h la vitesse sur le boulevard périphérique parisien après les JO. “Il y a des endroits où les transports ne seront pas prêts parce qu’il n’y aura pas le nombre de trains et la fréquence”, avait déclaré Mme Hidalgo lors de l’émission Quotidien de TMC mercredi. “Est-ce que les infrastructures seront prêtes en temps et en heure? oui”, a répliqué Clément Beaune. “Est-ce qu’il y a encore du boulot? oui”, a admis le ministre, issu tout comme Anne Hidalgo du parti socialiste. “Mais nous relèverons ce défi historique”, a-t-il assuré.
La prolongation de la ligne 14 de métro, au nord et au sud, est “dans les temps”, selon lui, ainsi que la ligne du RER E, particulièrement ciblée par la maire de Paris. Le ministre a notamment regretté qu’Anne Hidalgo ne participe pas au comité mensuel de l’ensemble des acteurs impliqués dans ces dossiers.
“Les commerçants ont besoin de bosser”
Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France et de Ile-de-France Mobilités (IDFM) “vient travailler à chaque fois, Mme Hidalgo jamais”, a-t-il noté. Faisant valoir que le boulevard périphérique était surtout utilisé par “des Franciliens ou des Français, des artisans, des commerçants qui en ont besoin pour bosser”, Clément Beaune a aussi jugé “aberrant” que la mairie de Paris annonce son intention de limiter à 50 km/heure la vitesse sur cet axe “sans avoir consulté les collectivités autour (…) parfois de la même couleur politique que Madame Hidalgo”.
“Il n’y a pas eu d’étude d’affect précise pour expliquer aux Parisiens, aux Franciliens. Donc moi je pense que c’est une mesure trop brutale, prématurée”, a-t-il fait valoir. “Je ne crois pas” que Mme Hidalgo “soit une bonne maire de Paris”, a insisté M. Beaune en fin d’émission. “Quand on est prêt à sacrifier l’picture de la France pour éteindre une polémique sur un sujet douteux, on n’est pas à la hauteur de la France”, a-t-il taclé dans une allusion aux vives critiques qui entourent un voyage à Tahiti de la maire de Paris, l’accusant d’avoir voulu allumer un “contre-feu” avec ses déclarations sur les JO. Confirmant son intérêt pour un engagement politique personnel “plus tard” à Paris, il a poursuivi: “Je ne lâcherai pas cet engagement pour Paris, je n’ai pas choisi cet endroit au hasard (…), c’est là où je suis né, c’est l’endroit où je vis, c’est l’endroit où je veux m’engager”. M. Beaune, a néanmoins salué deux mesures envisagées par la mairie de Paris: un potential durcissement des circumstances de stationnement des SUV à Paris et la réservation d’une voie dédiée au covoiturage sur le périphérique.