Aboubakar Cissé, 21 ans, a été tué à la mosquée de La Grand-Combe. Son meurtrier, Olivier H., filmant son agonie, cible sa religion : « Ton Allah de merde… Je lui ai planté ses fesses ». C’est donc sans surprise que « la piste de l’acte antimusulman, de l’acte à connotation islamophobe, (…) est privilégiée », comme le communique le procureur de la République, Abdelkrim Grini, quelques heures plus tard.
Deux jours après, à Paris, dimanche 27 avril, des manifestants se pressent autour de la statue de la République en mémoire du jeune homme. Parmi les organisateurs, Dominique Sopo, président de SOS Racisme, est la cible de reproches de la part de certains manifestants, la plupart insoumis. « Vous n’utilisez pas le terme islamophobie ! », lance-t-on au responsable qui voit dans ce mot une certaine « ambiguïté ».
Auparavant, sur les réseaux sociaux, Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, dénonçant la « haine anti-musulmans », se faisait apostropher par l’eurodéputée LFI Rima Hassan. « Mais vous êtes incapable de nommer l’islamophobie ? », lui demande-t-elle. C’est oublier que celui-ci a communiqué un peu plus tôt que « que le caractère islamophobe »…