7 h 30, vendredi 17 novembre, cité scolaire Honoré de Balzac du 17e arrondissement de Paris. Droits dans leurs bottes, un cordon de policiers s’apprête à accueillir les élèves devant la grille d’entrée. Une façon de déjouer le blocus, « en solidarité avec le peuple palestinien », annoncé la veille sur les réseaux sociaux.
Écharpes sur le nez, une quarantaine d’élèves s’attrapent par les coudes. Au cordon policier, ils opposent le leur. Ça se bouscule un peu. Un ado est projeté à terre. Une professeure se scandalise. Au compte-goutte, quelques silhouettes franchissent la grille, petits collégiens pour la plupart. Et puis, à cinq minutes du début des cours, une cohorte vient soudain grossir le rassemblement. « Enfants d’Israël, enfants de Palestine, c’est l’humanité qu’on assassine ! ». Les premiers slogans fusent.
Paul et Léon se tâtent. Il y a contrôle de maths ce matin. « Bien sûr que ça nous intéresse, bien sûr qu’on est touchés, mais de là à faire baisser nos moyennes… », soupirent les deux élèves de première. La veille, deux camarades ont voulu improviser un débat, dans la cour. « Ce n’est pas inutile », dit Paul. « Mais c’est compliqué », ajoute Léon.