Pourquoi lancez-vous une campagne de solidarité aujourd’hui pour le peuple libanais ?
Corinne Makowski
Secrétaire nationale du Secours populaire français
L’essence même du Secours populaire est de développer la solidarité. S’agissant du Liban, l’acte n’est pas nouveau. Mais aujourd’hui, il s’agit d’appeler à des dons financiers au regard de l’intensification des combats dans le Liban sud et le fait d’un déplacement très massif des populations.
Depuis le 7 octobre, nous savons que ces déplacements existent. Mais avec le déclenchement des bombardements, ils sont de plus en plus massifs. Ce qui appelle à une réponse plus importante. Car il faut être conscient des conséquences sur la population. Des familles ont tout quitté du jour au lendemain, avec des bébés, des enfants, des personnes âgées. Sans savoir où aller. Ceux qui ont les moyens, qui ont de la famille pouvant les accueillir, trouvent des solutions. Mais les autres…
Depuis combien de temps le SPF est-il présent au Liban ?
Depuis la première guerre civile nous avons engagé des actions avec ce pays. Ces dernières années, nous avons développé des programmes en soutien aux enfants, aux jeunes, notamment pour leur redonner espoir.
Avez-vous des partenaires sur place ?
Oui. Le SPF n’envoie pas d’expatriés. Nous agissons en soutenant des acteurs locaux qui partagent nos valeurs et répondent aux attentes des populations. Nous nous connaissons depuis de très nombreuses années. Nous agissons depuis 21 ans avec notre partenaire, Development for people and nature association.
« Il faut être conscient des risques d’embrasements dans la région, avec des conséquences que nous pourrions aussi subir, en France ou dans le monde. »
Nous nous rencontrons très régulièrement. D’ailleurs, nous organisons un festival des solidarités de la jeunesse à Montpellier le premier week-end du 1er novembre et nos amis libanais, palestiniens et d’autres pays sont des acteurs important dans l’organisation de cet événement.
Vous faites aujourd’hui un appel aux dons pour le peuple libanais…
Oui, nous avons recueilli pour l’instant environ 60 000 euros, ce qui n’est pas pour l’instant conséquent. Mais le problème réside en la difficulté d’avoir des relais d’appel aux dons dans les médias, en particulier de la presse quotidienne et régionale. Les médias font état de la situation au Liban, sans relayer les appels à la solidarité.
Pourtant, aujourd’hui, il y a urgence…
Oui. Nous ne collectons que de l’argent, et nous savons qu’il est très bien utilisé, tracé. Nous sommes extrêmement transparents. C’est le meilleur moyen d’être efficace, avec un partenaire qui s’approvisionne sur place et répond aux besoins qui s’expriment, dans une coordination organisée.
Il faut être conscient des risques d’embrasements dans la région, avec des conséquences que nous pourrions aussi subir, en France ou dans le monde. La situation demeure très préoccupante. D’où la nécessité d’agir.
Chacun peut faire des dons, mais aussi prendre des initiatives pour collecter, dans les universités, dans les comités du SPF. La solidarité populaire est toujours importante, même avec de petits dons.
Pour participer à la solidarité avec le peuple libanais : www.secourspopulaire.fr
Pour une information libre sur la Palestine
Nous avons été l’un des premiers médias français à défendre le droit des Palestiniens à disposer d’un État viable dans le respect des résolutions de l’ONU. Et nous avons inlassablement défendu la paix au Proche-Orient. Aidez-nous à continuer de vous informer sur ce qui se passe là-bas. Grâce à vos dons.Je veux en savoir plus !