« Le Hamas et les autres groupes armés doivent immédiatement libérer les civils retenus en otages à Gaza. (…) La prise d’otages est un crime de guerre », rappelait, cet été, Erika Guevara-Rosas, d’Amnesty International. Un an après l’attaque du 7 octobre, les exhortations de la société civile internationale ne sont pas entendues.
Pas plus que les revendications d’un cessez-le-feu et d’un accord pour la libération négociée des personnes encore retenues à Gaza, portées par les manifestations en Israël, ignorées par le gouvernement de Benyamin Netanyahou. Lui fait, au contraire, le choix de l’escalade guerrière et du sacrifice de ceux qui ont été arrachés à leurs proches et conduits dans l’enclave palestinienne quotidiennement bombardée par l’armée israélienne.
68 personnes capturées sur 400 résidents du kibboutz Nir Oz
Deux des 8 Français pris en otage le 7 octobre 2023 seraient encore en vie : Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi, deux habitants du kibboutz Nir Oz, frontalier de la bande de Gaza, que certains médias ont décrit comme un village pastoral, « symbole d’un socialisme à visage humain » et d‘une gauche israélienne pacifiste.
Les deux quinquagénaires exerçaient le même métier de menuisier et faisaient partie, semble-t-il, de familles tournées vers l’espoir de paix avec leurs voisins palestiniens. Bien loin du comportement des colons israéliens en Cisjordanie, les habitants de ce kibboutz organisaient ainsi régulièrement des transports de malades palestiniens vers les hôpitaux israéliens.
Des initiatives de coopération agricole et commerciale y étaient également encouragées. Ce fut malgré tout l’une des localités les plus touchées par l’attaque de la branche armée du mouvement islamiste, avec 68 personnes capturées sur 400 résidents.
« Pour l’instant, nous sommes tous et toutes perdants »
« C’était le but du Hamas : assassiner précisément ceux qui sont pour la paix, et semer le chaos dans les corps et les esprits », accusait, en novembre 2023, l’actrice Agnès Jaoui, dont Ofer Kalderon est un parent du côté de sa famille paternelle.
Et l’artiste de rappeler le sort des Palestiniens : « Eux aussi meurent et leurs maisons sont détruites, je le sais et j’en suis profondément meurtrie », insistait-elle, ajoutant : « Pour l’instant, nous sommes tous et toutes perdants. »
Deux des enfants d’Ofer Kalderon, Erez, 12 ans et Sahar, 16 ans, ainsi qu’un des fils d’Ohad Yahalomi, Eitan, 12 ans, ont été kidnappés en même temps qu’eux. Tous les trois ont été libérés fin novembre 2023. Ce fut également le cas de Mia Schem, une autre otage française de 21 ans enlevée au festival électro Tribe of Nova, avec son ami Eliya Toledano, dont le corps a été retrouvé en décembre 2023.
Un autre otage franco israélien, Orion Hernandez Radoux, a lui aussi été retrouvé mort, au mois de mai 2024, sans qu’on sache s’il avait été victime de ses ravisseurs ou d’une des attaques de l’armée israélienne dans l’enclave palestinienne.
Aucune information précise sur leur état de santé
Depuis, aucune nouvelle n’a été rapportée concernant le sort des deux otages. Emmanuel Macron a déclaré, lors du premier Conseil des ministres du gouvernement Barnier, le 21 septembre, qu’il comptait recevoir leur famille ce 7 octobre 2024.
Mais, tout comme pour les 62 autres personnes enlevées, qui n’ont ni été libérées ni comptabilisées parmi les morts, il n’existe aujourd’hui aucune information précise sur leur état de santé. Dans une récente déclaration, lors d’une réunion de la Knesset, dimanche 22 septembre, Benyamin Netanyahou aurait toutefois affirmé qu’une cinquantaine d’otages encore captifs à Gaza seraient en vie.
« Chaque fois qu’on apprend que l’armée a retrouvé un autre corps, ça nous effraie (…), a confié lors d’une émission télévisée, en France, la sœur d’Ofer Kalderon, Sharon Kalderon. À chaque seconde, n’importe qui peut mourir à Gaza. » L’État israélien doit comprendre que chaque jour de guerre supplémentaire amenuise l’espoir de voir ces derniers otages français, et tous les autres, retrouver enfin leur famille.
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