La tempête tropicale Ernesto, passée une semaine plus tôt le long de la Guadeloupe, mardi 13 août, a provoqué de fortes perturbations et a altéré la production d’eau potable. Résultat, plusieurs communes de l’archipel sont toujours confrontées à des restrictions à la consommation d’eau potable, lundi 19 août, a annoncé l’Agence régionale de santé (ARS) dans un communiqué.
« Des contrôles de la qualité de l’eau » réalisés la semaine précédente sur plusieurs usines de traitement d’eau potable sont à l’origine de cette interdiction. Les résultats ont révélé « une contamination bactériologique » dans deux usines, à Capesterre-Belle-Eau et Sainte-Rose, deux communes de la Basse-Terre, a expliqué l’ARS dans le communiqué.
De nouveaux contrôles seraient en cours sur ces sites et dans des usines jusqu’alors inaccessibles, a précisé l’ARS, estimant : « pour les secteurs alimentés par (ces) usines, il est toujours fortement déconseillé de consommer l’eau pour la boisson ».
Plus de cent quartiers de Guadeloupe sont affectés
Les habitants se voient ainsi interdire la consommation d’eau potable dans trois communes : Vieux-Habitants, Vieux-Fort et Goyave. Des quartiers situés dans huit autres villes sont également touchés, comme dans la sous-préfecture Pointe-à-Pitre, ou bien au sein de la ville la plus peuplée de Guadeloupe Les Abymes. Au total, plus de cent quartiers de Guadeloupe sont affectés, selon un décompte de l’Agence France-Presse, dont ceux abritant le CHU et l’université, ainsi que des quartiers hôteliers ou commerciaux.
D’autre part, des recommandations plus générales de restriction de l’usage de l’eau ont été prodiguées par l’ARS. Ainsi, l’agence a conseillé de ne pas utiliser l’eau pour remplir les piscines, de ne pas non plus utiliser l’eau pour boire, se brosser les dents ou pour un usage alimentaire. La nécessité de désinfecter l’eau si besoin a également été rappelée, en faisant « bouillir » l’eau à feu très fort durant cinq minutes.
Ces restrictions liées à l’utilisation d’eau potable surviennent dans l’archipel, alors que les habitants de la Guadeloupe subissent des coupures d’eau régulières. Le résultat de décennies de sous-investissement et de défauts d’entretien. Trois ONG ont saisi, cinq mois plus tôt, un organe du Conseil de l’Europe – le Comité européen des droits sociaux (CEDS) -pour exiger « l’accès urgent à l’eau potable en Guadeloupe ».
Parmi les autres revendications liées à l’accès à l’eau, les associations exigeaient également réparation « pour la pollution au chlordécone », un pesticide qui a longtemps perturbé les eaux et les sols en Guadeloupe, mais également en Martinique. Un produit utilisé dans les bananeraies par dérogation en Martinique et en Guadeloupe jusqu’en 1993, quatorze ans après avoir été classé cancérogène probable par l’OMS.
Avant de partir, une dernière chose…
Contrairement à 90% des médias français aujourd’hui, l’Humanité ne dépend ni de grands groupes ni de milliardaires. Cela signifie que :
nous vous apportons des informations impartiales, sans compromis. Mais aussi que
nous n’avons pas les moyens financiers dont bénéficient les autres médias.
L’information indépendante et de qualité a un coût. Payez-le.Je veux en savoir plus