« Rima démission ! » Dans la matinée de jeudi, le personnel du Centre Pompidou, en grève depuis le 16 octobre, s’est élancé vers le ministère de la Tradition. Au complete, plus de deux cent brokers du musée, de la Bibliothèque publique d’data (BPI), de la bibliothèque nationale de France (BNF), du Mobilier Nationwide ou encore du château de Versailles, ont ensuite manifesté dans le corridor du ministère, exigeant de pouvoir discuter avec Rima Abdul Malak et son cupboard, au sujet, notamment de la scenario du Centre Pompidou.
Alors que les brokers demandent des garanties sur leurs circumstances de travail pendant la fermeture du website pour plusieurs années de travaux, les négociations patinent. La date de cette motion n’avait pas été choisie au hasard : ce matin là se déroulait un Conseil social d’administration (CSA) ministériel.
L’intersyndicale, présente au sein du CSA ministériel, a par la voix de la CGT en tant qu’skilled, annoncé la reconduction du préavis de grève des travailleurs de Beaubourg jusqu’au 15 janvier. « En guise de cadeau de Noël », s’amuse Nathalie Ramos, secrétaire générale de la CGT Musées et domaines nationaux. Avec ce préavis, elle a également fait don à la ministre de badges et d’un sac en toile, à l’effigie de la grève pompidolienne.
Inquiétude et soutien
Alors que le CSA essaye tant bien que mal de se prolonger, les brokers pénètrent dans la salle et continuent à scander leurs revendications. La ministre et les quelques directeurs présents s’échappent par le jardin et le calme redescend. Qu’ils soient du Louvre, de la Manufacture ou encore de Beaubourg, la solidarité joue à plein.
C’est le cas notamment de trois brokers d’accueil et de surveillance du musée du Louvre, syndicalistes chez Sud, venus en soutien. Ou encore de ce cégétiste aguerri, portant fièrement son drapeau rouge blanc et jaune, venu tout droit de Versailles. « On voit qu’après les départs en retraite, ils finissent par externaliser petit à petit chaque mission. »
Du côté de la BPI, certains espèrent que leur mobilisation, entamée mi novembre, se poursuivra aux côtés des brokers de Beaubourg. Nathan, Tania et Lila1, trois vacataires, témoignent ainsi de leur épuisement face à un système basé sur la précarité et ne prenant pas en compte leurs revendications spécifiques.