« Depuis septembre, on se doutait que quelque chose allait arriver », explique Arnaud Dekmer, délégué syndical central FO. « On savait que Guillaume Darrasse avait été nommé directeur pour restructurer l’entreprise » poursuit-il, « mais, on ne pensait pas un à PSE de cette envergure, s’il se confirme ».
Alors qu’en 2020, Auchan a déjà procédé à une coupe conséquente dans le personnel, avec plus de 500 départs volontaires et la suppression de 1 475 postes en France, l’enseigne de grande distribution, propriété des Mulliez, serait sur le point d’annoncer de nouvelles coupes claires dans les effectifs ce mardi 5 novembre, selon des informations de la Lettre et de l’AFP.
Les représentants du personnel de différentes filiales du groupe sont attendus à 9 heures en région lilloise pour faire un « point sur la situation de l’entreprise et ses projets », suscitant l’inquiétude. Sollicitée par l’AFP, la direction d’Auchan n’a pas souhaité faire de commentaire.
« Conséquences dramatiques »
Selon une source proche du dossier, quelque 2 300 emplois pourraient être menacés par des plans sociaux menés à différents niveaux de l’entreprise. Une partie des postes seraient menacés au niveau des fonctions support au sein des différents sièges, une autre partie dans les magasins.
Des suppressions d’emplois seraient « dramatiques pour beaucoup de salariés », dont un grand nombre « travaille déjà à flux très tendus », a souligné Gilles Martin, délégué syndical retail CFDT Auchan France. « Je sais qu’on est dans une période économique pas facile, mais de là à avoir des chiffres comme ça… », a réagi Fabien Alliata, délégué syndical CFDT services centraux.
Sur les six premiers mois de 2024, la holding Elo qui coiffe les activités Auchan a subi une perte nette de près d’un milliard d’euros. Le distributeur s’est récemment allié avec ses concurrents Intermarché et Casino pour mutualiser les achats des denrées qu’ils vendent ensuite dans les rayons de leurs magasins. Une alliance conclue pour une durée inhabituellement longue de dix ans.
La direction a également annoncé vouloir réduire la surface commerciale d’environ un tiers de ses hypermarchés « dans tous ses pays européens » hors Russie, soit à terme une « réduction moyenne de 25 % des surfaces de vente ». Des décisions suscitant de nouvelles craintes chez les organisations syndicales, qui se concrétiseront potentiellement ce 5 novembre.
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