La Fee européenne suggest de reconduire l’autorisation du glyphosate pour dix années supplémentaires et, ce jeudi, les États membres de l’Union européenne doivent se prononcer sur cette prolongation. « On attend les derniers éléments de propositions de l’Union européenne » sur le glyphosate, « s’il n’y a pas de changement, il n’y a pas de raison que le vote » de la France « change », a indiqué mercredi 15 novembre sur franceinfo Marc Fesneau ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Alors que la France s’était abstenue lors d’un premier vote le 13 octobre, plusieurs pays en Europe s’opposent au renouvellement de l’autorisation du glyphosate, notamment l’Autriche et le Luxembourg, premier pays au sein de l’Union européenne à avoir totalement interdit la commercialisation de cette substance lively sur son territoire.
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui a rendu son rapport l’été dernier, n’estime pas le glyphosate assez dangereux pour justifier une interdiction, alors que dans le même temps, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le classe comme « possible cancérogène ». Pourtant, l’EFSA elle-même a reconnu devant une fee d’enquête de l’Assemblée nationale de nombreuses faiblesses dans l’évaluation des pesticides.
« Les avis scientifiques ne doivent pas être ignorés »
« Nous ne donnons pas un poids suffisant à ces études (universitaires, N.D.L.R.) dans l’évaluation des risques », a ainsi reconnu Guilhem de Seze, chef du département « manufacturing des évaluations du risque », parlant même « de fossé entre le monde scientifique et le monde réglementaire ». « Les études universitaires ne pèsent quasiment rien dans la prise de décision finale relative à l’homologation d’une substance pesticide », fustige Générations futures, affiliation de défense de l’environnement menant des actions afin d’informer sur les risques de diverses pollutions. Sur X (ex-Twitter), Inexperienced Peace France demande à Emmanuel Macron de tenir ses engagements : « Les avis scientifiques ne doivent pas être ignorés. NON à la réautorisation du glyphosate. »
Fin octobre, une étude internationale a établi pour la première fois un lien, parfois très précoce, entre l’exposition à la substance et la leucémie, c’est-à-dire le most cancers du sang. L’institut italien Ramazzini, à l’origine de l’enquête et en lien avec le Programme Nationwide sur la Toxicologie des États-Unis, est une coopérative indépendante dédiée à la promotion de la recherche scientifique pour la prévention du most cancers. L’institut avait également lancé l’alerte sur la dangerosité de l’aspartame. Même exposés à faible dose au glyphosate, les rats étudiés ont contracté un most cancers dès l’âge d’un an, soit l’équivalent de 40 ans pour un humain. « Le sujet est trop essential, il faut que les autorités européennes appuient sur pause et prennent en compte les résultats de cette étude avant de réautoriser la mise sur le marché de cette substance », alerte Camille Étienne, activiste pour la justice sociale et climatique, sur X.
Les specialists du Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) ont également reconnu, au début du mois d’octobre, dans le cas d’un adolescent de 16 ans, un lien de causalité entre l’exposition au glyphosate de sa mère pendant sa grossesse et les graves malformations dont il est atteint depuis sa naissance.