Au moins, Gabriel Attal sera-t-il parti sur une bonne note. Dans l’une de ses toutes dernières décisions comme chef du gouvernement, le désormais ex-Premier Ministre s’est enfin conformé, ce 5 septembre, à ce que lui demandait la justice : répondre à la demande d’agrément déposée par l’association anticorruption Anticor. Dans un arrêté signé ce même jour, il lui a de nouveau accordé le précieux sésame, qui permet à la structure de se porter partie civile dans les affaires de probité publique, pour une durée de trois ans.
Doute levé sur l’indépendance de l’association
L’association avait perdu cet agrément en juin 2023, la justice administrative ayant considéré que le renouvellement accordé deux ans plus tôt par Jean Castex à Anticor était par trop ambigu.
En 2021, l’ex locataire de Matignon avait en effet renouvelé l’agrément de l’association, mais en assortissant cette décision d’un « doute sur le caractère désintéressé et indépendant » de son action. Le doute est aujourd’hui levé, l’arrêté signé par Gabriel Attal reconnaissant bien, noir sur blanc, « le caractère désintéressé et indépendant » de ses activités.
« C’est une vraie joie et un grand soulagement pour nous, même s’il s’agit d’une décision bien tardive, de dernière minute, voire de dernière seconde, de la part de Gabriel Attal », a confié à l’Humanité Paul Cassia, le président d’Anticor. « Mais au moins cette décision-là, contrairement à celle de Jean Castex en 2021, ne souffre-t-elle d’aucune ambiguïté. »
La présence de l’association dans différentes procédures en cours, qui avait pu être contestée en raison de l’absence d’agrément, ne le sera plus désormais. « L’agrément, c’est vital pour une structure comme la nôtre. Ne pas l’avoir aurait été mortel. Nous avons tenu bon. Tant mieux ! » se réjouit Paul Cassia.
La justice avait mis le gouvernement sous pression
L’arrêté signé par Gabriel Attal n’a toutefois rien d’un cadeau. Il a été pris sous la pression de la justice, qui, mercredi 4 septembre, avait donné 24 heures au Premier ministre pour réexaminer la demande d’Anticor, « sous astreinte de 1 000 euros par jour de retard à l’expiration de ce délai ».
Déjà redevable de 1 500 euros à l’association au titre des frais de justice, le gouvernement n’a pas voulu pousser plus loin sa politique de l’autruche et ajouter au déficit de l’État d’inutiles amendes. On ne peut que s’en réjouir.
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