Six mois après avoir été proposée en catimini par voie d’amendement par le gouvernement, puis rejetée dans la foulée par les députés alertes, la fusion de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), l’professional approach, chargé notamment de rendre des avis aux autorités de contrôle, et de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le gendarme du secteur, revient en Conseil des ministres, ce mercredi, avant d’être discutée au Sénat, en février.
Présenté comme une réforme de la sûreté nucléaire, le projet gouvernemental représente pourtant un véritable large bang. Jusqu’ici séparées, les activités d’experience et de décision seront regroupées au sein d’une même entité. L’objectif serait, selon l’exécutif, de « fluidifier » le système de contrôle afin de faire face aux défis d’une relance de la filière nucléaire, entre le vieillissement de nos centrales et la development de réacteurs, de six à quatorze nouveaux EPR d’ici à 2050.
L’intersyndicale a appelé à faire grève contre le projet de fusion. Pourquoi ?
Ce projet de loi se fait dans la précipitation, sans qu’aucun diagnostic du fonctionnement actuel ne soit réalisé. Si nous sommes persuadés que notre système de sûreté nucléaire peut être amélioré dans son fonctionnement, remettre en trigger sa dualité comporte un sure nombre de risques.
Sans refaire l’histoire, c’est après l’accident de Tchernobyl, face à la méfiance du public, qu’est né l’IRSN. Auparavant, l’experience était logée au sein du Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Cette indépendance de l’experience, loin de la pression de l’autorité de contrôle ou des exploitants, est aujourd’hui un atout. Elle a permis aux citoyens de retrouver confiance dans l’atome. Sans compter que ce projet fait porter un risque pour la inhabitants.