Retraites : François Bayrou dit non aux 62 ans et trahit la parole donnée aux organisations syndicales
Le premier ministre a fermé la porte, ce dimanche 16 mars, à la possibilité d’un retour à 62 ans de l’âge légal de départ, torpillant les conclaves en cours avec les syndicats, qui dénoncent des propos « scandaleux » et « incompréhensibles ».
Il avait affirmé qu’il n’y aurait, sur le sujet, « ni totem ni tabou ». Il n’a pas fallu deux mois à François Bayrou pour se dédire. Enjambant allégrement le calendrier de onze rendez-vous prévus avec les syndicats, d’ici au mois de mai, sur la question de l’abrogation de la réforme des retraites, le premier ministre, interrogé ce dimanche sur France Inter, a asséné un non cinglant à l’éventualité d’un retour à 62 ans de l’âge légal de départ à la retraite (contre 64 ans dans la loi), au prétexte que le contexte international, marqué par la guerre en Ukraine, ne le permettrait pas.
« C’est absolument scandaleux », a réagi dans la foulée, auprès de l’Humanité, Denis Gravouil, secrétaire confédéral de la CGT chargé des négociations sur les retraites. Le représentant syndical dénonce « une trahison de la parole donnée aux organisations syndicales et aux parlementaires », qui est aussi, selon lui, l’aboutissement d’une stratégie visant, depuis plusieurs semaines, « à torpiller le processus de discussions en cours » (trois sessions de réunions sur onze ont déjà eu lieu). « Ceci est finalement cohérent avec les réelles positions de François Bayrou qui, en bon macroniste, est depuis toujours favorable à cette réforme, derrière sa très opportuniste façade d’ouverture au dialogue », analyse le syndicaliste.
Affaire Bétharram : Élisabeth Borne annonce un plan de lutte contre les violences dans les écoles privées

La ministre Élisabeth Borne annonce déployer un plan de lutte contre les violences physiques et sexuelles au sein des établissements privés sous contrat. Les inspections seront plus fréquentes, et les signalements, systématiques.
Il aura fallu attendre trois décennies pour que Notre-Dame de Bétharram, établissement privé du Béarn visé par de nombreux signalements pour des faits de violences physiques et sexuelles depuis 1996, soit enfin inspecté. Il le sera ce lundi. Un premier pas vers un renforcement timide du contrôle de l’enseignement privé.
La ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, en a dessiné les contours, dans les colonnes de la Tribune dimanche. L’ex-première ministre affirme que les contrôles sont trop « peu nombreux », ce qui peut « paraître paradoxal, puisque l’État les (les établissements privés – NDLR) finance chaque année à hauteur de 10 milliards d’euros ».
Six Nations : une victoire et une année record pour le XV de France
Malgré une victoire poussive face à l’Écosse (35-16), la France sort grandie de ce tournoi des Six-Nations. Collectivement et individuellement, les Bleus ont creusé un sillon qui pourrait les mener au Mondial 2027 emplis de certitudes.

Pourquoi ce tournoi des Six-Nations marquera-t-il l’histoire du XV de France ? La première réponse vient sans doute de cette rencontre face à l’équipe du chardon. Bien que malmenés par des Écossais très joueurs, forts au sol et malins dans toutes les phases de jeu, les Bleus ont su se sortir de ce pétrin pour finalement prendre le large en seconde période et assurer la victoire (35-16) avec quatre essais et le gain du tournoi. Il fut un temps où les hommes de Fabien Galthié se seraient pris les pieds dans le tapis et auraient fini par craquer.
C’est sans doute à cela que l’on reconnaît une grande équipe : passer le cap malgré les temps faibles. « Il y avait un peu de pression malgré tout, nous avions en face de nous une équipe d’Écosse légère et désinhibée. Il n’y a jamais eu de victoires faciles face à eux, mais là, on a su se sortir d’une situation chaotique. On a certes moins bien réussi que récemment, mais je sens que l’on touche à quelque chose », a rappelé Fabien Galthié à l’issue de la rencontre.
En Serbie, une manifestation historique contre la corruption du gouvernement
Dans une vive émotion, les étudiants serbes ont réussi le pari de réunir un nombre inédit de protestataires. Malgré les tentatives de déstabilisation, ils ont organisé samedi un événement dépassant les rassemblements qui ont précédé la chute de Slobodan Milosevic.

La Serbie a connu samedi la plus grande manifestation de son histoire. Des centaines de milliers de personnes ont battu le pavé à Belgrade – ils étaient peut-être 300 000 ou 400 000, bien plus en tout cas que lors de la chute de Slobodan Milosevic, le 5 octobre 2000.
Dès vendredi soir, des milliers de personnes avaient accueilli les colonnes d’étudiants arrivées à pied ou à vélo de tout le pays, dans une ambiance surchargée d’émotion. Beaucoup boitaient du fait de la longue marche, et presque tous les étudiants pleuraient en foulant le tapis rouge déployé sur la place Terazije, acclamés par la foule massée sur les trottoirs.
« Ce qui nous guide, c’est le refus de toute division de la Syrie » : dragués par Israël, les Druzes choisissent l’unité syrienne
Malgré les massacres perpétrés contre les Alaouites, les représentants de cette population du sud de la Syrie ont choisi de s’entendre avec le nouveau pouvoir de Damas. Mais Tel-Aviv, qui occupe le plateau du Golan, cherche à se placer en protecteur des Druzes.

Lorsque l’on part de la grande ville du Sud syrien, Deraa, et que l’on arrive à Soueïda, en pays druze, on est immédiatement transporté dans un autre monde. La différence est d’autant plus remarquable que dans la première, sunnite, on observe strictement le mois sacré de ramadan alors que, dans la seconde, il n’en est rien. Les Druzes – dont la religion est issue du chiisme ismaélien – rejettent la charia et les obligations rituelles qui en découlent.
En ce mois de mars, à Soueïda, les rues sont animées, des odeurs de cuisine viennent chatouiller les narines, les cheveux des jeunes filles qui déambulent bras dessus bras dessous semblent électrisés par le soleil et le vent. Comme partout dans le monde, les jeunes hommes regardent discrètement et sourient. La vie au quotidien.
Le journal des intelligences libres
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