L’État est-il un employeur exemplaire en termes d’égalité professionnelle ? Si le ministre de la Fonction publique a encore réaffirmé son « engagement pour la cause des femmes dans la fonction publique », lors d’un colloque organisé le 5 mars par l’association Administration moderne et son ambition de s’appuyer sur des indicateurs pour faire avancer leurs droits, le compte est loin d’y être pour Delphine Colin, copilote du collectif Femmes-Mixité de la CGT dans la fonction publique d’État, qui remet en cause la fiabilité de ces outils d’évaluation mis en avant par l’administration.
Le syndicat publie en cette veille de 8 mars, journée internationale des droits des femmes, un bilan des accords et plans égalité dans la Fonction publique d’État, plus de sept ans après leur mise en place au sein des ministères. Delphine Colin en détaille les principaux enseignements, ses critiques à l’encontre du label égalité, qualifié « d’écran de fumée », ainsi que les chantiers prioritaires à prendre en urgence à bras-le-corps pour faire reculer des maux persistants au sein d’une fonction publique occupée à 63 % par des femmes.
En quoi consistent « les accords et plans égalité » dans la Fonction publique d’État ?
Les accords et plans égalité sont des plans obligatoires que doivent mettre en place les administrations dans toute la fonction publique. Ils s’articulent autour de plusieurs axes, dont la question des rémunérations, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, l’articulation entre la vie professionnelle et familiale. Ils doivent être négociés avec les syndicats représentatifs dans chaque ministère et sont destinés à déclencher des mesures en faveur de l’égalité professionnelle.