L’actualité va vite. Elle produit des événements toujours plus graves et des questionnements toujours plus complexes. Elle ne laisse ni le temps ni les moyens de refermer les pages avant d’en ouvrir d’autres. Les questions s’empilent sans se résoudre : le martyre sans fin de Gaza, la guerre d’Ukraine, les menaces de guerre sur l’ensemble du continent européen, la montée des extrêmes droites en Europe et dans le monde, l’aggravation de la situation tant politique qu’économique et sociale dans notre pays, chacune de ces questions a sa logique propre et mérite des réponses particulières. Mais chacune a aussi à voir avec les autres.
Au moment où j’écris ces lignes, l’actualité est dominée par l’augmentation des droits de douane annoncée par Donald Trump et l’effondrement des bourses mondiales qui s’ensuit. J’aimerais pouvoir faire de l’humour sur ces grands patrons qui n’ont eu, au moment de l’intronisation du milliardaire-président, que des éloges pour vanter la nouvelle donne états-unienne et qui aujourd’hui se plaignent de l’imprévisibilité du climat des affaires. On se souvient de Patrick Martin, président du Medef, affirmant en janvier sa compréhension pour les entreprises françaises qui choisiraient de quitter le sol national pour investir aux États-Unis. On l’entend beaucoup moins aujourd’hui.
« Aucune naïveté n’est permise quant à la campagne de Marine Le Pen et du RN pour se présenter en martyres politiques de prétendus « juges rouges ».»
Les intérêts qu’il représente ne sont pas, pour autant, les plus menacés. Partout, en premier lieu aux États-Unis mais aussi, par effet domino, dans les autres pays, ce sont les plus fragiles qui vont trinquer le plus, tandis que les plus riches s’en sortiront toujours. Ainsi, les catégories populaires qui ont cru, en votant Donald Trump, agir pour une nouvelle ère de prospérité, pour une amélioration de leur pouvoir d’achat et une reconnaissance de leur travail vont être les premières à pâtir des décisions politiques et économiques de leur « idole ».
La rapidité avec laquelle Donald Trump et ses acolytes réussissent à démanteler les principales institutions et contre-pouvoirs de ce qu’on nous présentait, il y a peu encore, comme la plus grande démocratie du monde, fait froid dans le dos. Mais elle peut aussi avoir des vertus pédagogiques pour nous aider à défendre et promouvoir non seulement nos principes et institutions démocratiques, mais aussi une vision de la politique au service des citoyennes et citoyens et du progrès social.
Par exemple, aucune naïveté n’est permise quant à la campagne de Marine Le Pen et du RN pour se présenter en martyres politiques de prétendus « juges rouges ». Au prétexte qu’elle est « présidentiable », la justice aurait dû, selon Marine Le Pen, fermer les yeux sur le système de détournement des fonds publics mis en place au profit de son parti et pour assurer une aisance financière à quelques-uns de ses affidés.
Comment ne pas faire le parallèle entre ce « sans foi ni loi » lepéniste et la morgue déployée outre-Atlantique ? Comment ne pas imaginer le sort qu’elle ferait aux institutions républicaines si elle parvenait au pouvoir ? On nous dit qu’avec l’invitation de Jordan Bardella en Israël, le RN serait parvenu au summum de sa dédiabolisation.
C’est plutôt au summum de son ancrage dans l’extrême droite qu’il est arrivé : c’est l’extrême droite qui l’a invité, et c’est elle encore qui soutient sans réserve sa cheffe face à la justice française. De quoi faire tomber des masques, et reprendre une position offensive pour peu que les forces progressistes sachent, en France, s’unir et agir pour une perspective réellement transformatrice et démocratique.
Aux côtés de celles et ceux qui luttent !
L’urgence sociale, c’est chaque jour la priorité de l’Humanité.
En exposant la violence patronale.
En montrant ce que vivent celles et ceux qui travaillent et ceux qui aspirent à le faire.
En donnant des clés de compréhension et des outils aux salarié.es pour se défendre contre les politiques ultralibérales qui dégradent leur qualité de vie.
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