« Une phrase qui revient beaucoup parmi les salariés, c’est ”tout ça pour ça”. » Sur le plateau de BFMTV, ce dimanche 22 septembre, les mots de la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, donnent le ton.
Les semaines d’atermoiements autour de la nomination d’un premier ministre, puis de la formation d’un gouvernement n’auront guère permis de prendre en considération les revendications des syndicats, estime la représentante de la centrale. En choisissant surtout des ministres issus de la droite, bien que les électeurs aient placé le NFP en tête des élections législatives, Emmanuel Macron et Michel Barnier s’adonnent à un « déni de démocratie », estime-t-elle.
Même avis chez Solidaires. La composition du gouvernement « confirme le choix d’Emmanuel Macron de poursuivre envers et contre tout sa politique antisociale, combattue par de nombreuses grèves et largement minoritaire dans les urnes », fustigent les deux codéléguées de l’organisation, Murielle Guilbert et Julie Ferrua.
À l’Éducation, « un clone d’Attal », au Travail, une prétendue « fibre sociale »
Au-delà du profil général très à droite du gouvernement, le détail de la photo de classe semble aussi loin de ravir les syndicats. La nomination d’Anne Genetet au ministère de l’Éducation nationale fait par exemple grincer des dents à la FSU-Snuipp, majoritaire parmi les enseignants du premier degré. Ghislaine David estime ainsi que la nouvelle ministre est un « clone de Gabriel Attal pour continuer la politique engagée », avec en prime l’inexpérience de la nouvelle venue sur les questions d’éducation.
Parmi les nouveaux nommés, Astrid Panosyan-Bouvet attire également l’attention scrupuleuse des représentants des salariés. En tant que ministre du Travail, la macroniste de la première heure devra en effet rapidement se frotter à la difficile question des règles de l’assurance-chômage, qui expirent au 31 octobre.
Elle aura également à prendre à bras-le-corps la question des bas salaires ou de l’emploi de seniors. Dans la presse, la députée de Paris n’a cessé de tenter de donner des gages sur sa prétendue « fibre sociale », faisant valoir son intérêt pour les conditions de travail.
L’objectif de tous les syndicats : abroger la réforme des retraites
Si les syndicats ne lui intentent pas encore de procès en insincérité, ils ne s’attendent toutefois pas à un revirement soudain de politique. « Elle s’est beaucoup penchée sur les questions de travail et nous a régulièrement consultés, c’est donc quelqu’un de connu qui sait parler avec les partenaires sociaux. Ceci étant dit, tout dépendra des marges budgétaires qu’elle aura », estime la CFDT. Cyril Chabanier, de la CFTC, abonde : sa nomination est « une bonne nouvelle pour le dialogue social, mais il faudra voir ses marges de manœuvre ».
Sa capacité d’écoute risque vite de manquer lorsque les syndicats lui parleront de la réforme des retraites. « L’objectif de la CGT et de toutes les organisations syndicales est que cette réforme ne s’applique pas, qu’elle soit abrogée, et qu’on s’engouffre dans toutes les discussions possibles pour faire entendre nos revendications et le côté injuste de cette réforme », a rappelé Sophie Binet pour la CGT.
La centrale de Montreuil, au côté de la FSU et de Solidaires, entend en tout cas envoyer un message clair au nouveau gouvernement et renouvelle son appel à manifester le 1er octobre pour « gagner l’abrogation de la réforme des retraites, l’augmentation des salaires et pensions, l’égalité entre femmes et hommes, le renforcement des services publics ».
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