Soutien sans faille des policiers mis en cause dans des affaires de violences, partisan d’un « choc d’autorité », fervent défenseur de « l’ordre républicain » face à « l’ensauvagement » supposé de la société… Si le secrétaire général d’Alliance Police, Fabien Vanhemelryck, était déjà identifié comme très à droite, ses propos, tenus lors d’un entretien accordé à Mediapart, franchissent un nouveau cap.
« Marre des raclures, des nuisibles, des jeunes d’origine étrangère », a-t-il confié à la journaliste Pascale Pascariello. Déjà, suite à la mort du jeune Nahel Merzouk le 27 juin 2023, les syndicats Unsa Et Alliance Police qualifiaient les participants aux émeutes de « hordes sauvages » et appelaient à « mettre les interpellés hors d’état de nuire ». « Les policiers sont au combat car nous sommes en guerre », signalaient-ils.
Un soutien affiché à l’extrême droite
Proche du député sortant RN de l’Yonne Julien Odoul, Fabien Vanhemelryck soutient de nombreuses mesures du parti d’extrême droite. Et ça se voit. Les revendications du syndicat sont très similaires au programme de Jordan Bardella et Marine Le Pen : le renforcement de la protection fonctionnelle, la mise en place de peines planchers pour les personnes portant atteinte aux forces de l’ordre, l’institution de la présomption de légitime défense, ou encore la suspension des allocations familiales pour les parents de mineurs criminels ou délinquants récidivistes, « coupables de défaillance », selon le Rassemblement National.
« Le Rassemblement national n’est pas une menace », affirme Fabien Vanhemelryck qui, dans une lettre ouverte publiée le 20 juin dernier, dénonce les « propos anti-flics » de certains membres du Nouveau Front populaire (NFP). Il a également déclaré que « les déclarations du président et de son premier ministre d’appeler à faire barrage contre le Rassemblement national sont une énorme connerie ». Et en 2022, lorsque Marine Le Pen était arrivée au second tour face à Emmanuel Macron, Fabien Vanhemelryck n’avait pas appelé à votre contre le RN, contrairement à ce qu’avaient fait ses prédécesseurs en 2002 et 2017. Malgré ces sorties, le patron d’Alliance assure être « apolitique ».
Et il n’est pas le seul, au sein du syndicat de policiers, à pencher à l’extrême droite. Éric Henry, délégué national d’Alliance, n’a pas masqué sa joie au lendemain du premier tour des élections législatives, après que le candidat RN de l’Aude, Christophe Barthès a obtenu 49,33 % des voix au premier tour face à Philippe Poutou (18,70 %). Le même Eric Henry avait d’ailleurs qualifié sur CNews la candidature de la figure du NPA, « biberonné au désordre, à la haine anti-flics depuis son plus jeune âge », de « complètement lunaire ».
En 2021, le Cevipof publiait une étude : 60 % des policiers avaient l’intention de voter Rassemblement National pour les prochaines élections. Chez Mediapart, Fabien Vanhemelryck affirme, lui, que « près de 80 % des adhérents votent à droite, ou ce que vous appelez la droite extrême ».
Le média que les milliardaires ne peuvent pas s’acheter
Nous ne sommes financés par aucun milliardaire. Et nous en sommes fiers ! Mais nous sommes confrontés à des défis financiers constants. Soutenez-nous ! Votre don sera défiscalisé : donner 5€ vous reviendra à 1.65€. Le prix d’un café.Je veux en savoir plus !