Gabriel Attal a échoué. Censé répondre, vendredi 26 janvier, à la colère paysanne through différentes annonces, le premier ministre se retrouve, lundi 29 janvier, avec un mouvement prêt à bloquer la capitale. En visite en Indre-et-Loire, dimanche 28 janvier, dans une exploitation maraîchère, le chef du gouvernement s’est vu reprocher un manque d’ambition. « Il faut mener une réflexion sur la ferme France, lui a lancé Nicolas Sterlin, propriétaire des lieux. Le malaise est très profond, il est endémique. Il faut avoir un message clair : vous nous soutenez ou vous ne nous soutenez pas. »
À ces reproches, l’ancien ministre de l’Éducation nationale a fait le choix de répondre par des incantations sans substance : « Il faut produire et protéger nos agricultures, nos éleveurs, face à la concurrence déloyale, face au changement climatique. L’vital, c’est de changer d’état d’esprit. » Remark ? Suspense. « Il y aura des mesures complémentaires soit de niveau européen, soit de niveau nationwide, qui continueront à être annoncées cette semaine, a promis de son côté le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, sur BFMTV ce dimanche. Et même dès mardi ! »
Arc-boutés sur le dogme de la baisse des dépenses publiques, Gabriel Attal et le gouvernement semblent incapables d’offrir autre selected que des promesses vaines et de faibles mesures visant la fiscalité et l’administratif.
Ils ne manquaient pourtant pas de propositions, entre les 140 formulées par le tandem majoritaire FNSEA-Jeunes agriculteurs, lancés dans une course au moins-disant social et environnemental, et les 45 mesures à prendre d’urgence listées par le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef), ainsi que la plateforme revendicative de la Confédération paysanne. Mais, en choisissant de faire un peu plaisir aux premiers sans écouter les seconds, le nouveau locataire de Matignon s’est mis à dos tout le monde.
Quelques sucreries, rien de concret
Concrètement, côté administratif, les « dix mesures de simplification » ont pour dénominateur commun de diminuer les recours environnementaux contre des projets de retenues collinaires, de bassines ou de nouvelles installations agricoles. Côté financier, le gouvernement a tenté de répondre à l’une des raisons de cet embrasement des campagnes : l’annonce de la disparition progressive d’ici à 2030 de l’exonération fiscale liée à l’utilisation de gazole non routier (GNR). Cette réduction fiscale est finalement maintenue et transformée, pour apparaître directement sur la facture.
Par ailleurs, le niveau d’indemnisation des soins vétérinaires pour les éleveurs dont les bêtes ont été touchées par la maladie hémorragique épizootique (MHE) est relevé de 80 à 90 %. De plus, un fonds d’urgence de 50 hundreds of thousands d’euros pour les exploitants bio en difficulté devrait être mis en place. « La plupart de ces mesures étaient déjà dans les tuyaux », tempère Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne. Enfin, une vigilance particulière sera portée à l’software des différents volets de la loi Egalim, dont l’ambition affichée est de rééquilibrer les relations commerciales pour mieux rémunérer les agriculteurs.
Insatisfaction généralisée
« Il faut interdire toute transaction en dessous du prix de revient, c’est ça l’urgence, poursuit la responsable syndicale. C’est le cœur de cible d’Egalim, mais ce n’est pas appliqué. Tant que l’on n’activera pas ce levier-là, on continuera d’essorer les paysans et les drames financiers et humains se poursuivront », répond Laurence Marandola. Pour la syndicaliste, ces annonces se contentent de donner des « réponses conjoncturelles » en négligeant les problèmes structurels de l’agriculture française.
Une insatisfaction qui se retrouve dans l’ensemble des rangs syndicaux. Les Jeunes agriculteurs (JA) estiment que ces mesures « vont en partie dans le bon sens » sans répondre complètement à « toutes les attentes des agriculteurs ». Quant au Modef, il déplore qu’aucune annonce « concrète » n’ait été faite « pour garantir les prix des productions agricoles » : « Quelle gifle pour le peuple paysan, qui était convaincu qu’il allait être écouté et entendu ».
« Les agriculteurs demandent un changement de modèle pour être payés pour leur travail. Gabriel Attal leur répond d’aller voir les préfets », tempête également Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes. Automobile Gabriel Attal a promis, dimanche, des réunions entre préfets et paysans dans chaque département « pour regarder, norme après norme, lesquelles peuvent être enlevées ». Le secrétaire nationwide du PCF, Fabien Roussel, favorable à la mobilisation de lundi promise par la FNSEA et les JA, a, lui, réagi en appelant à la « convergence des colères ». Et à « être uni avec le monde paysan pour obtenir des avancées » qui se font désespérément attendre.